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Virologie

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Pharmacologie des inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH Volume 12, numéro spécial 32, Numéro spécial : Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse

Auteur
Faculté de médecine de Nice et Unité de pharmacocinétique clinique, CHU de Nice, 30, avenue de la Voie-Romaine BP 69, 06002 Nice Cedex 1

Les INNTI constituent une classe d’antirétroviraux sans structure commune et très fréquemment utilisés dans le traitement de l’infection par le VIH 1. Ils agissent par inhibition non compétitive sur la transcriptase inverse. Longtemps composée de 3 molécules, dont deux seulement utilisées en France (NVP et EFV), cette famille vient de s’enrichir de deux nouvelles molécules (ETR et RPV) qui, bien que conservant beaucoup de similarités sur le plan pharmacocinétique, présenteraient une activité et une barrière génétique plus grande, ainsi qu’une tolérance clinique améliorée. Néanmoins, on peut considérer que les INNTI possèdent tous une activité inductrice des CYP 450, parfois de l’UGT 1A1, et une longue demi-vie d’élimination, alors que leur barrière génétique est plus faible que celle des autres antirétroviraux. C’est pourquoi leur nécessaire association avec d’autres molécules, peut-être à l’origine d’interactions médicamenteuses cliniquement significatives. Ils peuvent, dans certains cas, être prescrits en dose unique journalière. De plus, si la variabilité génétique de transporteurs cellulaires tels que MDR et MRP n’affectent pas leur profil pharmacocinétique, ce n’est pas le cas lorsque celle-ci touche les CYPs, notamment le CYP 2B6, qui impacte l’activité et/ou la toxicité de la NVP et de l’EFV. Par ailleurs, ces deux molécules ont montré de manière récurrente qu’ils possédaient des relations concentration/effets (thérapeutiques ou toxiques) significatives, ainsi qu’un faible index thérapeutique, ce qui justifie la pratique relativement régulière d’un suivi thérapeutique pharmacologique. Enfin, l’utilisation clinique croissante de l’ETR et la poursuite des essais thérapeutiques de la RPV permettront, dans un avenir proche, de confirmer ou d’infirmer, les progrès attendus avec ces nouvelles molécules.