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Virologie

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L’impact du niveau d’expression du corécepteur CCR5 sur l’histoire naturelle de l’infection par VIH Volume 10, numéro 4, Juillet-Août 2006

Auteur
Laboratoire d’immunologie, Hôpital Saint-Éloi, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier Cedex 5

Le virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH1) utilise comme récepteur, en plus de la molécule CD4, un récepteur de chimiokine pour infecter les lymphocytes T. La plupart des souches virales utilisent le récepteur de chimiokine CCR5 comme corécepteur. Or la densité en CCR5 à la surface des cellules T CD4+ varie grandement d’un individu à l’autre mais est constante dans le temps pour un individu donné. Les sujets infectés fort expresseurs en CCR5 ont des virémies élevées, progressent vite, répondent mal au traitement antirétroviral et ont des rebonds virologiques importants lorsqu’on interrompt celui-ci. Cela est dû au fait que, dans les cellules ayant des densités membranaires en CCR5 élevées, la fixation du virus à son corécepteur induit des signaux d’activation forts, passant par les protéines Gαi, qui semblent faciliter la rétrotranscription de l’ARN viral. Ainsi CCR5 servirait non seulement de point d’ancrage au virus, mais aussi de starter préparant la cellule cible à la réplication virale. Ce modèle pourrait permettre d’expliquer des différences d’infectibilité par des différences de capacité du virus à activer la cellule qu’il infecte. Il ouvre également de nouvelles perspectives thérapeutiques ciblant les voies d’activation cellulaire déclenchées par le virus pour son bénéfice.