JLE

Virologie

MENU

Les archéovirus Volume 14, numéro 2, mars-avril 2010

Auteurs
Cemagref, UR HBAN, 92185 Antony, France, Institut Pasteur, Unité de biologie moléculaire du gène chez les extrêmophiles, 25, rue du Docteur-Roux, 75015 Paris, France, CNRS UMR 8621, Institut de génétique et microbiologie, Université Paris-Sud, 91405 Orsay Cedex, France

Une cinquantaine de virus infectant les micro-organismes qui constituent le domaine du vivant Archaea ont été isolés depuis les années 1980. Ils présentent une très importante diversité de morphotypes et possèdent, comme plusieurs autres virus, un contenu génétique spécifique du domaine viral en général et de chaque famille virale en particulier. Leurs hôtes sont hyperthermophiles, acidothermophiles, halophiles extrêmes ou méthanogènes. Des résultats récents sur les archéovirus sont présentés. Les propriétés structurales et physicochimiques de certains virions leur confèrent un potentiel intéressant pour des applications en bionanotechnologies. Chez des archées acidothermophiles, un mécanisme de sortie des virions très original a récemment été découvert : il repose sur la formation d'ultrastructures pyramidales, au niveau de l'enveloppe cellulaire. Par ailleurs, les virus et les plasmides d'archées sont étroitement liés sur le plan évolutif, et chez certaines archées acidothermophiles, il existe même des entités hybrides entre virus et plasmides. Enfin, l'étude des archéovirus a contribué au renouvellement des connaissances sur l'histoire évolutive des virus. Ceux-ci seraient notamment apparus avant le dernier ancêtre cellulaire universel (Last Universal Cellular Ancestor [LUCA]).