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Virologie

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Le virus myxomateux : de l’agent pathogène au vecteur vaccinal Volume 4, numéro 6, Novembre - Décembre 2000

Auteurs
UMR INRA-ENVT Microbiologie moléculaire, École vétérinaire, 23, chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex

Le virus myxomateux fait partie de la famille des Poxviridae, qui figurent parmi les plus gros virus animaux. Avec un génome de 160 kb environ, il a la capacité de coder pour plus de 150 protéines, parmi lesquelles des facteurs lui permettant de s’adapter aux conditions dysgénésiques créées par l’hôte. Le virus myxomateux produit des virokines, analogues viraux des cytokines de l’hôte, et des virocepteurs, pseudo-récepteurs non fonctionnels. À ces leurres destinés à diminuer la communication entre la cellule infectée et l’organisme, s’ajoutent des molécules à action anti-apoptotique, dont le mécanisme d’action est discuté. La connaissance des facteurs de virulence permet de déléter spécifiquement les gènes concernés afin de créer un mutant apathogène. Par ailleurs, la faculté des poxvirus de pouvoir intégrer de grands fragments d’ADN étranger, associée à leur sécurité (leur cycle réplicatif est exclusivement cytoplasmique), en fait d’excellents vecteurs vaccinaux. Les auteurs décrivent une application de l’utilisation du virus myxomateux comme vaccin bivalent, protégeant à la fois contre la myxomatose et la maladie virale hémorragique du lapin, deux fléaux de l’élevage cunicole. Enfin, ce virus pourrait être utilisé comme vecteur non réplicatif sur des espèces non hôtes.