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Virologie

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La protéine P du virus rabique : une protéine multifonctionnelle à l’interface entre le virus et son hôte Volume 9, numéro 3, MAI-JUIN 2005

Auteurs
Unité mixte de virologie moléculaire et structurale UMR 2472 CNRS, UMR 1157 INRA 91198 Gif-sur-Yvette Cedex, EMBL Antenne de Grenoble, 6, rue Jules-Horowitz, BP 181, 38042 Grenoble Cedex 9, CNRS UPR 9045, Institut André Lwoff, 7, rue Guy-Moquet, 94801 Villejuif, Unité des stratégies antivirales, Département de Virologie, Institut Pasteur 25, rue du Docteur-Roux.75724 Paris Cedex 15

La protéine P des rhabdovirus joue un rôle prépondérant dans un réseau d’interactions protéine-protéine multiples où elle constitue un maillon essentiel permettant l’interaction entre la polymérase L, la matrice N-ARN et des facteurs cellulaires. Au sein du complexe de transcription-réplication, elle semble composée de deux domaines fonctionnels indépendants et dissociables : un domaine N-terminal liant la protéine L et un domaine C-terminal bien structuré associé à la matrice N-ARN. Elle possède en outre deux fonctions capitales : stabiliser la fixation de l’ARN polymérase ARN-dépendante L sur la matrice N-ARN et interagir avec la forme soluble N° afin de la rendre apte à encapsider spécifiquement l’ARN viral. Les deux partenaires cellulaires de la protéine P du virus rabique identifiés jusqu’à présent ne semblent pas directement impliqués dans les processus de transcription et réplication, laissant entrevoir d’autres fonctions de P au cours du cycle viral. L’interaction de P avec la chaîne légère de la dynéine suggère un rôle de P dans le transport axonal rétrograde des nucléocapsides dans le système nerveux central. L’interaction de P avec la protéine PML qui est induite par l’interféron suggère l’implication de P pour contrer la réponse immunitaire innée des cellules infectées. Le caractère multifonctionnel de P est probablement lié à son polymorphisme. Ce dernier est caractérisé par l’expression de plusieurs sous-produits de P ayant des localisations intracellulaires différentes ainsi que par l’existence de plusieurs formes phosphorylées et oligomériques. Les données actuelles sont encore insuffisantes pour établir l’influence de ce polymorphisme sur la multiplicité des fonctions de P.