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Virologie

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La protéine oncogène LMP1 du virus d'Epstein-Barr : voies de signalisation et phénotypes associés Volume 6, numéro 5, Septembre - Octobre 2002

Auteurs
UMR 8527, CNRS-Lille II, Institut Pasteur de Lille, Institut de biologie de Lille, 1, rue du Dr-Calmette, BP 447, 59021 Lille

La protéine LMP1 (latent membrane protein-1) du virus d'Epstein-Barr (EBV) constitue une molécule clé pour la transformation cellulaire et l'effet oncogène de ce virus. Elle est exprimée de façon récurrente dans de nombreuses pathologies tumorales associées au virus, comme le carcinome du rhinopharynx, la maladie de Hodgkin et certains lymphomes T. In vitro, son expression est critique pour l'établissement des lignées lymphoblastoïdes B (LCL) obtenues par immortalisation de lymphocytes B par EBV et pour la prolifération de macrophages transformés par ce virus. Des expressions ectopiques dans différents types cellulaires ou les souris transgéniques pour le gène de LMP1 ont permis de montrer son rôle dans la prolifération, la survie et l'inhibition de la sénescence cellulaires, ainsi que dans la sensibilisation à la tumorigenèse. LMP1 possède des homologies fonctionnelles avec les membres de la superfamille des récepteurs au TNF, même si elle s'en distingue par l'absence de fixation à un ligand. LMP1 est donc une molécule membranaire active constitutivement capable de recruter différentes molécules médiatrices, dont les protéines TRAF (TNF receptor associated factor) et TRADD (TNF receptor death domain) et d'induire les voies d'activation cellulaire NFkappaB, JNK, P38 et JAK/STAT. Les modalités d'induction par LMP1 de ces voies de signalisation, les modifications phénotypiques consécutives et leur importance dans la transformation cellulaire font l'objet de cette revue.