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Virologie

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HHV-6 et antiviraux : le sixième herpèsvirus humain fait aussi de la résistance Volume 16, numéro 1, Janvier-Février 2012

Auteurs
UPMC - université Paris-06, groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, laboratoire de virologie, ER1 DETIV, CERVI, 83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris Cedex 13, France, AP-HP, groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, laboratoire de virologie, 75013 Paris, France, Université Paris Descartes, faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques, laboratoire de microbiologie, 75006 Paris, France

Le sixième herpèsvirus humain (HHV-6) est un agent opportuniste, à l’instar du cytomégalovirus (CMV) dont il est génétiquement proche. Après une primo-infection survenue généralement dans l’enfance, il est capable de se réactiver lors d’une immunodépression avec une symptomatologie variable et plus ou moins grave, comme certaines encéphalites. Si aucun schéma thérapeutique n’a encore été formellement approuvé, les antiviraux actifs sur le CMV, à savoir le ganciclovir (GCV), le cidofovir (CDV) et le foscarnet (PFA), sont également actifs in vitro comme in vivo sur le HHV-6. Toutefois, un traitement prolongé peut amener à sélectionner des mutants résistants à ces molécules. Des souches cliniques de HHV-6, ou de laboratoire, résistantes ont ainsi émergé et ont été étudiées ces dernières années. L’implication de diverses mutations du génome viral dans la résistance a été abordée par différentes approches génétiques, fonctionnelles ou structurales, permettant d’appréhender les mécanismes moléculaires sous-jacents. Pour l’heure, la preuve du rôle d’une mutation dans la résistance au GCV n’a été apportée de façon indiscutable que pour la substitution M318V de la phosphotransférase virale impliquée dans le métabolisme de ce médicament, grâce à des tests de restauration de phénotype. Il reste encore à développer cette technique pour l’étude des mutations du gène de la cible in fine des antiviraux, l’ADN polymérase virale.