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Virologie

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Cellules dendritiques et infection par le VIH Volume 3, numéro 2, Mars - Avril 1999

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Les cellules dendritiques sont des leucocytes qui présentent les antigènes aux lymphocytes T. Elles sont les seules cellules présentatrices capables d’activer les lymphocytes T naïfs lors d’une immunisation primaire, et elles sont optimales pour activer les T mémoire. Les cellules dendritiques sont infectées in vivo par le VIH, mais avec une faible fréquence, ainsi que leurs homologues les cellules de Langerhans, présentes dans la peau et les muqueuses pluristratifiées. Elles représentent dans ces muqueuses une porte d’entrée très probable du VIH. Elles transportent ensuite le virus vers les régions T des ganglions drainants, où elles transmettent l’infection aux lymphocytes T. Les corécepteurs qu’elles expriment en plus de CD4 et leur capacité de répliquer et de transmettre les virus dépendent de leur stade de maturation. Immatures, elles sont principalement permissives à la pénétration et la réplication des souches R5 (monocytotropes), qu’elles transmettent aux T qui en retour induisent leur maturation ; matures, elles laissent pénétrer les virus R5 et X4 (à tropisme T) et les transmettent aux T, tout en les activant de façon optimale, et donc en y induisant la transcription virale, mais elles ne répliquent le virus qu’en présence des T activés, en particulier dans les syncytia qu’elles forment avec eux lors d’une stimulation antigénique. L’expression différentielle des principaux corécepteurs pourrait expliquer le biais de la primo-infection vers les souches de type R5, et ouvre des possibilités thérapeutiques utilisant des analogues de chimiokines. Les cellules dendritiques constituent donc à la fois une porte d’entrée et un relais important de l’infection, et un maillon clé de l’induction de la réponse immunitaire qui limite cette infection. À ce dernier titre, elles doivent être ciblées par les nouvelles stratégies de vaccination préventive et thérapeutique.