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La maladie thromboembolique veineuse chez les patients atteints d’une hémopathie maligne Volume 32, numéro 1, Janvier-Février 2020

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  • Figure 1

Tableaux

Auteur
Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Hôpitaux universitaires de l’Est Parisien, Service d’hématologie clinique et thérapie cellulaire, Paris, France
Inserm U938, groupe de recherche Cancer-hémostase-angiogènese, Institut Universitaire de Cancérologie, Sorbonne Université, Faculté de Médicine
Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Hôpitaux universitaires de l’Est Parisien, Hôpital Tenon, Service d’hématologie biologique, Paris, France
* Tirés à part

Le cancer est l’une des principales causes de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV). Réciproquement, l’embolie pulmonaire est la deuxième cause de mortalité chez les patients atteints de cancer. Dans les hémopathies malignes, la pathogenèse de la MTEV est multifactorielle. En cas de leucémie aiguë, l’incidence de la MTEV varie selon le type de la leucémie : 10,6 % en cas de leucémie aiguë lymphoblastique, 8,4 % dans la leucémie aiguë myéloblastique 3 (LAM3) et 1,7 % dans les autres formes de LAM. Chez les patients avec un syndrome myéloprolifératif (SMP), le taux de MTEV symptomatique est 4 %. Le risque de thrombose augmente cependant de 2,5 % par an chez les patients âgés de plus de 65 ans sans antécédent thromboembolique. L’incidence de la MTEV chez les patients atteints d’un lymphome est de 6,4 %, mais l’incidence de la MTEV symptomatique peut, selon le type du lymphome, atteindre 10 %. Chez les patients atteints d’un myélome multiple l’incidence de la MTEV symptomatique est de l’ordre de 7 à 9 %, notamment pendant les six premiers mois après le diagnostic et l’initiation du traitement. La greffe autologue ou allogénique de cellules souches est associée également avec une augmentation du risque thrombotique. Chez les patients greffés, l’incidence de la MTEV est de 4 %. Le risque thromboembolique est majoré par certains traitements anticancéreux ainsi que par des facteurs intrinsèques liés au patient (i.e. comorbidités, présence de facteurs de risque cardiovasculaire, antécédents de MTEV, etc.) et par les caractéristiques de la pathologie maligne (i.e. profil génétique, agressivité, réponse au traitement). L’organisation des consultations spécialisées en hémostase clinique au sein des services d’hématologie clinique est une stratégie qui permettra l’optimisation de la prévention et du traitement de complications vasculaires (thrombotiques et hémorragiques) chez les patients atteints d’hémopathies malignes.