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Sciences sociales et santé

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Seulement s’ils veulent mourir. Les urgences générales face aux patients suicidaires Volume 37, numéro 1, Mars 2019

Auteurs
* Philippe Le Moigne, sociologue, INSERM CERMES3, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France
** Florian Pisu, sociologue, CERMES3, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France

En France, la majorité des tentatives de suicide connues est prise en charge par les urgences générales. Près d’un quart de ces patients font l’objet d’une ré-hospitalisation pour le même motif moins de quatre ans après leur première admission. Sachant que la récidive constitue l’un des éléments les plus prédictifs d’un suicide à venir, l’article tente de comprendre pourquoi les urgences ne parviennent pas à mieux endiguer ce risque. Fondée sur l’observation ethnographique de trois services, cette recherche met en lumière une série de facteurs tant internes qu’externes aux urgences. Elle montre en particulier comment les priorités d’intervention des services, les conditions d’échanges avec les patients et la caractérisation de la crise suicidaire par les personnels soignants contribuent à façonner une prise en charge qui n’est congruente qu’en partie avec les préconisations médicales.