JLE

Sciences sociales et santé

MENU

La maladie mentale et la folie : représentations sociales des troubles de santé mentale à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) Volume 41, numéro 1, Mars 2023

Tableaux

Auteurs
* Psychologue, département sciences humaines, lettres et communication,! Université Téluq, Institut universitaire SHERPA; pigeongagne.emilie@gmail.com
** Psychologue, département de psychologie, Université du Québec à Montréal, Canada; hassan.ghayda@uqam.ca
*** Socio-anthropologue, Unité de Formation et de Recherches en Lettres et Sciences Humaines, Unité Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité universitaire à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso; yaogo@hotmail.com
**** Psychologue, département de psychologie, Université du Québec à Montréal, Canada; saias.thomas@uqam.ca
***** Sociologue, centre de recherche AfricSanté, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso; djenebaoued@gmail.com

Dans un contexte où les inégalités d’accès aux soins psychiatriques sont de plus en plus reconnues comme un enjeu préoccupant de santé publique dans les pays de la région subsaharienne, et alors que les représentations sociales associées aux troubles mentaux exercent une influence notable sur cet accès aux soins, celles-ci ont suscité jusqu’à présent peu de travaux. Dans cet article, nous appréhendons les entités nosologiques populaires et leurs principales caractéristiques en milieu urbain au Burkina Faso. Pour ce faire, 7 groupes de discussion et 16 entretiens individuels ont été menés auprès de différents acteurs dans la ville de Bobo-Dioulasso. Une analyse thématique a permis d’identifier deux entités nosologiques populaires. Le terme Kougolobana renvoie à une altération du cerveau associée à l’envoûtement par des entités surnaturelles et s’exprime sporadiquement ; alors que le terme Fatoya renvoie à une condition incurable causée par la commission d’actes transgressifs de différentes natures. Nos résultats mettent en lumière l’influence mutuelle des registres traditionnels et biopsychosociaux dans la construction de ces entités nosologiques. Ces résultats permettent d’amorcer une réflexion sur la place centrale qu’occupe la notion de transgression dans les représentations sociales des troubles de santé mentale dans la ville de Bobo-Dioulasso.