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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Problèmes de dégradation de l’environnement par la désertification et la déforestation : impact du phénomène au Maroc Volume 15, numéro 4, OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2004

Auteurs
Laboratoire de biotechnologie et amélioration de la production végétale, Faculté des sciences et techniques, Fès–Saïss, BP 2202, Route d’imouzzer, Fès, Maroc, Laboratoire de microbiologie et de physiologie des symbioses, Faculté des sciences de Meknès, BP 4010, Beni M’hamed, Meknès, Maroc, UFR de biologie, Université Joseph Fourier, Grenoble 1, 2231, rue de la piscine, 38400 Saint Martin d’Hères, France, Laboratoire de géomorphologie, Faculté des lettres et des sciences humaines de Fès-Saïss, BP 59, Route d’Imouzzer, Fès, Maroc

Les effets conjugués de la pression anthropique croissante sur les ressources naturelles et des conditions climatiques sévères engendrent des dysfonctionnements de l’écosystème terrestre. Ces effets sont amplifiés par les modes et systèmes inappropriés d’exploitation des ressources naturelles disponibles. Cela conduit à la régression des massifs forestiers, à la diminution de la disponibilité des ressources en eau et leur pollution, et à la dégradation des parcours et des sols, pouvant engendrer la désertification et la disparition de certaines espèces animales et végétales. Ces perturbations qui affectent les ressources biologiques et les potentialités des terres, se traduisent par la détérioration du niveau de vie de la population, l’abandon des terres et l’exode rural ou l’émigration. Même les progrès rendus actuellement possibles par les nouvelles techniques et les nouvelles politiques en matière d’environnement sont réduits à néant par l’accélération de l’accroissement démographique et du développement économique. En effet, l’augmentation des terres agricoles due à la croissance démographique et à l’augmentation des cultures d’exportation ou de l’élevage entraîne la déforestation et le surpâturage qui favorisent l’érosion hydrique et éolienne. Ainsi, dans les zones semi-arides, le surpâturage et la déforestation contribuent à la désertification qui empêche la reconstitution du couvert végétal et peut être considérée comme la forme ultime de la dégradation des terres. L’objectif de cette étude est de rassembler des données récentes sur l’impact de ces phénomènes au Maroc, en essayant d’analyser parallèlement la contribution de différents facteurs et paramètres qui les provoquent. Mais pour mieux apprécier leur ampleur au Maroc, il s’est avéré nécessaire de les évaluer brièvement dans le monde entier, d’une part, et en Afrique, d’autre part. Cette étude révèle le rôle primordial de l’action anthropique sur la dégradation des terres au Maroc, ainsi que l’importance de l’érosion hydrique dans le Rif et le pré-Rif, de l’érosion éolienne dans les vallées de Drâa et du Ziz, du surpâturage dans les plateaux de l’Oriental, de la salinité dans le Souss et les périmètres irrigués, et des défrichements et prélèvements de bois dans les zones forestières.