JLE

Science et changements planétaires / Sécheresse

MENU

La salinisation secondaire des sols au Sahara. Conséquences sur la durabilité de l‘agriculture dans les nouveaux périmètres de mise en valeur Volume 14, numéro 4, OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2003

Auteurs
Institut national agronomique (INA), El Harrach, Alger, Algérie <k.djiliina.dz> ; <ka_djiliyahoo.fr> Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA), Front de l‘oued, BP n°1682 R. P 07000 Biskra, Algérie Institut national de la recherche agronomique (INRA), Station de Mahdi Boualem Baraki, Alger, Algérie

La caractérisation de l‘état de salinité des sols appartenant à deux parcelles situées en milieu saharien a mis en évidence que l‘irrigation par des eaux diversement minéralisées provoque la salinisation des sols, et en particulier des horizons de surface. En effet, les résultats montrent que la salinité, qui était initialement inférieure à 2 dS\m dans les horizons de surface, est passée à plus de 12 dS\m après 5 campagnes d‘irrigation. L‘intensité de la salinisation est en rapport avec la qualité des eaux d‘irrigation utilisées. L‘étude de la distribution spatiale de la salinité montre une hétérogénéité variable selon la qualité des eaux d‘irrigation et les horizons considérés. Cette étude a permis de mettre en évidence que la salinisation secondaire constitue un facteur de dégradation des sols qui se traduit par une chute des rendements céréaliers. En effet, le seuil de tolérance à la salinité des principaux cultivars de blé dur utilisés dans ces régions est généralement atteint pour la concentration saline initiale des eaux d‘irrigation. Elle montre également que les pratiques actuelles mises en œuvre dans les nouvelles exploitations agricoles utilisent de manière irrationnelle les ressources hydriques et foncières ; elles entraînent une multiplication des capacités de conservation et de prolifération de certains déprédateurs. Ces pratiques semblent donc inadaptées au milieu oasien et constituent une menace pour son avenir.