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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Étude de l’action de la pierre noire sur l’envenimation expérimentale Volume 17, numéro 3, juillet-août-septembre 2007

Auteurs
Institut de recherche pour le développement (IRD), BP 9214, La Paz, Bolivie, Institut de recherche pour le développement (IRD), BP 1386, Dakar, Sénégal, Instituto de biotecnologia, Universidad nacional de Mexico (Unam), Av. Universidad 2001, Cuernavaca, Morelos 62210, Mexique

La pierre noire est utilisée depuis l’Antiquité pour traiter les morsures de serpent et certaines infections locales. Son efficacité clinique est controversée et, dans la mesure où aucune étude clinique n’a pu être effectuée, nous avons entrepris une série d’expérimentations in vivo et in vitro. Quatre méthodes ont été employées après la détermination de la DL 50 de lots de venins de Bitis arietans, Echis ocellatus et Naja nigricollis selon la technique de Spearman-Kärber. Dans une première série d’expériences, nous avons administré 3 DL 50 à des groupes de cinq souris à qui nous avons appliqué la pierre noire à des intervalles de temps variés après l’inoculation intramusculaire du venin. Dans une seconde série d’expériences, nous avons comparé la DL 50 mesurée simultanément dans deux groupes de souris avec et sans application de la pierre noire. Nous avons ensuite réduit la pierre noire en poudre que nous avons mise à incuber avec chacun des venins. D’une part, nous avons mesuré la concentration de protéines dans le surnageant après incubation puis centrifugation pour éliminer la poudre de pierre noire. D’autre part, ce même surnageant a été utilisé pour calculer la DL 50 des trois venins. Malgré une indiscutable adsorption des protéines par la pierre noire, les tests ont tous montré son incapacité à réduire la toxicité des venins in vivo chez les souris. L’efficacité thérapeutique de la pierre noire est en conséquence considérée comme douteuse.