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L'Orthodontie Française

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Le déficit osseux des fentes labio-maxillo-palatines : revue des procédés Expérience de la greffe périostée tibiale Volume 75, numéro 3, La fente labio-maxillo-palatine (1re partie)

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La continuité osseuse est depuis fort longtemps la préoccupation du chirurgien au cours de la réparation des fentes labio-maxillo-palatines. L'effet délétère de l'ostéoplastie primaire n'est plus à démontrer. Elle ne conserve à ce jour que de rares adeptes. En revanche, la réalisation d'une greffe osseuse secondaire est de pratique courante pour un grand nombre d'auteurs, sans que l'on puisse dégager un consensus sur l'âge de sa réalisation et l'objectif poursuivi.

La greffe osseuse secondaire précoce, réalisée en denture temporaire, aurait pour intérêt de stabiliser les fragments maxillaires et d'éviter la récidive de l'endognathie lors du changement de denture. Son intérêt vis-à-vis de l'évolution de l'incisive latérale, le plus souvent dystrophique ou absente, nous semble quelque peu illusoire.

La greffe osseuse secondaire, réalisée en denture mixte avant l'éruption de la canine, peut se justifier en présence d'un déficit osseux maxillaire et alvéolaire conséquent. Cette distinction entre les deux territoires osseux, maxillaire et alvéolaire est, pour nous, essentielle. En effet, la continuité osseuse maxillaire, garante de la stabilité squelettique, peut être obtenue dans plus de 70 % des cas par périostéoplastie (greffe de périoste tibial ou gingivopériostéoplastie). À défaut, elle requiert une greffe osseuse massive en fin d'étape orthopédique. La continuité alvéolaire, garante de la stabilité occlusale, peut être obtenue en fin de traitement orthodontique par une prothèse provisoire, puis définitive après aménagement gingival.

Quant à la greffe osseuse pré-implantaire, elle est très discutable dans un site cicatriciel peu favorable, d'autant plus que l'implant n'apporte pas à nos yeux les mêmes garanties de stabilité au niveau de l'arcade dentaire.