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Revue de neuropsychologie

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Anatomie de la conscience Volume 10, numéro 4, Octobre-Novembre-Décembre 2018

Auteur
CHU Côte de Nacre,
Inserm-EPHE-UniCaen, CMRR,
Service de neurologie,
Unité de recherche U1077,
avenue Côte de Nacre,
14000 Caen, France
* Correspondance

Les réseaux anatomiques de la conscience, au sens restreint de niveau de vigilance et d’accès explicite à une information perceptive ou cognitive, s’étendent des structures sous-corticales aux régions corticales de haut niveau. L’éveil, considéré comme un prérequis à la conscience mais n’en faisant pas intégralement partie, dépendrait pour l’essentiel de plusieurs des noyaux de la formation réticulée et des aires septales, fortement interconnectés et reliés aux aires corticales. Les processus inconscients ayant été décrits chez le patient cérébrolésé au niveau sous-cortical (dans l’exemple du blindsight) mais aussi cortical (dans l’agnosie visuelle, l’héminégligence spatiale, l’extinction visuelle et l’anosognosie), puis confirmé chez les sujets sains (dans des séries d’expériences impliquant la perception subliminale ou les effets d’amorçage, ainsi que l’imagerie cérébrale fonctionnelle), il a été avancé l’hypothèse d’un réseau cortical très distribué sous-tendant les processus de conscience et impliquant les régions frontopariétales et cingulaires. Le modèle d’espace global de travail conscient intègre ces données en postulant une connexion forte entre ces régions et des processeurs cérébraux spécialisés inconscients. La spécificité des régions anatomiques engagées dans la conscience reste cependant débattue, le cortex antérieur étant exclu des Neuronal Correlates of Consciousness (NCC), aux dépens du cortex postérieur, plus prédictif de la conscience.

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