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Médecine de la Reproduction

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Pourquoi, quand et comment utiliser le sperme frais d’un homme séropositif pour le virus de l’immunodéficience humaine ? Volume 20, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2018

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
1 AP-HP, Service d’histologie embryologie biologie de la reproduction, hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris, France
2 Université Paris-Diderot, Paris, France
3 AP-HP, service d’histologie embryologie biologie de la reproduction, CHU Cochin, site Port-Royal, Paris, France
4 Université Paris Descartes Sorbonne Paris Cité, faculté de médecine, Paris, France
5 Inserm, unité de recherche U1016, Institut Cochin, Paris, France
* Tirés à part

Plusieurs éléments justifient aujourd’hui la simplification des procédures d’assistance médicale à la procréation (AMP) concernant la prise en charge d’un patient séropositif pour le VIH : l’efficacité confirmée des thérapies antirétrovirales hautement actives sur la transmission sexuelle du virus et sa présence dans le sperme, d’une part, et, d’autre part, la sécurité des techniques de sélection spermatique adaptées au contexte viral, démontrée depuis plusieurs années par des tests de détection très sensibles. Depuis juin 2017, il est légalement possible en France d’utiliser le sperme frais des hommes séropositifs pour le VIH en AMP, après préparation sur un gradient de densité, et en circuit à risque viral, après s’être assuré du contrôle optimal de la réplication virale chez le patient et en l’absence d’infection urogénitale et/ou de leucospermie. Le diagnostic d’infection urogénitale repose sur un interrogatoire minutieux accompagné d’un examen clinique, sans se résumer à une simple analyse bactériologique (spermoculture et premier jet d’urine). En ce qui concerne la leucospermie, et plus généralement les marqueurs de l’inflammation, l’objectif est de dépister une situation inflammatoire à risque d’excrétion accrue de particules virales ou de cellules infectées dans le sperme. En cas de résultats douteux non étayés par des éléments cliniques, il faut garder présent à l’esprit que la combinaison d’un traitement efficace et de procédures rigoureuses de préparation des spermatozoïdes confère par elle-même une très haute sécurité. En revanche, en cas de forte suspicion d’état infectieux et/ou inflammatoire persistant, il paraît plus raisonnable de valider l’utilisation des spermatozoïdes avant AMP par une évaluation de la charge virale dans le plasma séminal, ce qui implique une congélation des spermatozoïdes sélectionnés.

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