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Médecine de la Reproduction

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Exposition au Distilbène® in utero : effets transgénérationnels Volume 24, numéro 1, Janvier-Février-Mars 2022

Illustrations


  • Figure 1.

  • Figure 2.

  • Figure 3.

  • Figure 4.

Tableaux

Auteurs
1 Coordinatrice du centre d’assistance médicale à la procréation, gynécologie obstétrique, hôpital Bichat-Claude Bernard, AP-HP, Nord, université de Paris, Paris, France
2 Assistance publique-hôpitaux de Paris ; université de Paris, France
3 Université Paris Cité, laboratoire de psychopathologie et processus de santé (UR4057),France

Plusieurs millions de femmes ont été traitées – et leurs fœtus exposés – au diéthylstilbestrol (DES, Distilbène®) du début des années 1940 à la fin des années 1970, en un temps où les connaissances médicales sur les conséquences à long terme d’une exposition des fœtus à diverses thérapeutiques étaient inconnues ou mésestimées. Les conséquences pathologiques de l’exposition au DES sur la génération des femmes et des hommes exposés sont largement documentées, dominées par les accidents gravidiques des femmes et l’augmentation du risque de certains cancers chez les enfants exposés des deux sexes. Il n’existe par ailleurs plus de doute sur le fait que le DES agit comme perturbateur endocrinien, avec des conséquences sur la descendance des personnes exposées, petits-enfants des femmes à qui fut prescrit le DES pendant leur grossesse. À l’époque, plusieurs maillons de la chaîne qui auraient pu arrêter la prescription ont été défaillants, au mépris du principe de précaution. L’histoire du DES se doit donc d’être enseignée à divers titres. Elle sert de modèle de réflexion quant aux tendances du monde médical à toutes sortes d’engouements pour un produit ou une technologie nouvelle, dont à présent il n’est plus acceptable, avec les moyens actuels de la recherche et de la communication médicale, de ne pas s’assurer tant de l’efficacité que de l’innocuité. Face aux progrès permanents et incontestables dans le domaine de la médecine de la reproduction, notre vigilance doit être permanente, notamment vis-à-vis de l’ensemble de l’hormonothérapie prescrite en périconceptionnel.