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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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Les phénotypes en rapport avec les anomalies du gène sry Volume 3, numéro 4, Juillet - Août 2001

Auteurs
Consultation de Pédiatrie, Hôpital St Vincent de Paul, 82 avenue Denfert-Rochereau, 75674 Paris cedex 14. France.

Les anomalies du gène SRY, gène porté par le bras court du chromosome Yp, responsable de l'induction testiculaire, peuvent se concevoir en deux parties : L'acquisition du gène sur le chromosome X ne le portant habituellement pas et la mutation du gène normalement présent sur un chromosome Y. Ces anomalies sont susceptibles d'entraîner des phénotypes spécifiques. Dans tous les cas, il s'agit de réversion sexuelle, c'est-à-dire que le phénotype n'est pas celui attendu devant la formule des chromosomes sexuels lors du caryotype. La palette complète des phénotypes possibles figure sur le tableau 1 : * Des phénotypes masculins qui correspondent aux mâles 46,XX classiques, dont un nombre variable (25-50 %) ont une gynécomastie notable. * Des phénotypes ambigus, dont on distingue les mâles 46,XX ambigus chez des porteurs de 2 testicules et des hermaphrodismes vrais d'aspect génital très proche mais dont les gonades selon les modalités anatomiques variables sont à la fois testicule et ovaire. * Enfin, des phénotypes féminins : les dysgénésies gonadiques pures 46,XY ou syndrome de Swyer [1] où les gonades sont réduites à des bandelettes fibreuses. Certaines d'entre elles ont quelques stigmates de syndrome de Turner sans monosomie X retrouvée lors du caryotype. Les anomalies envisagées pour le gène SRY sont susceptibles d'entraîner des phénotypes différents, mais il n'existe pas de parfaite corrélation entre génotype et phénotype. Ces différents phénotypes réalisés ne sont pas obligatoirement reliés à une anomalie identique du gène SRY. À phénotype identique, on peut rencontrer la majorité des cas où le gène SRY est impliqué et généralement un petit nombre où il n'est pas impliqué et une situation inverse, absence d'implication dans la majorité des cas et son implication dans un nombre limité de cas. La première catégorie correspond aux mâles XX classiques, la seconde aux mâles XX ambigus et aux hermaphrodismes vrais 46, XX. À un même génotype peuvent donc correspondre plusieurs phénotypes [2]. Quant à certains hermaphrodismes vrais 46, XY et aux dysgénésies gonadiques pures, seule une minorité d'entre eux est porteuse d'une mutation du gène SRY. Toutes les séries récentes de patients incluant des études en biologie moléculaire du gène SRY insistent sur l'hétérogénéité génétique de ces états cliniques. Ces différentes anomalies seront revues à la lumière de notre expérience.