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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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Les inhibiteurs de l'aromatase : pharmacologie et activité clinique Volume 2, numéro 6, Novembre - Décembre 2000

Auteurs
Laboratoire de Physiopathologie et Pharmacologie, 26 rue d'Ulm, 75248 Paris cedex 05, France

Le rôle des œstrogènes dans la prolifération des tumeurs mammaires hormonodépendantes a été montré depuis de nombreuses années [1]. La production d'œstrogènes est la dernière étape du métabolisme des hormones stéroïdes (figure 1). Trois approches pharmacologiques principales sont utilisées pour inhiber les effets des œstrogènes dans les cancers du sein : compétition au niveau des récepteurs des œstrogènes de la tumeur par les antiœstrogènes, inhibition de la production des œstrogènes par les inhibiteurs d'aromatase (œstrogène synthétase) ou suppression ovarienne chimique ou physique L'aromatase est un complexe enzymatique essentiel, responsable de la synthèse des œstrogènes à partir d'androgènes par décarboxylation du C (19) et aromatisation du cycle A du stéroïde. L'aromatisation est spécifique et irréversible. L'aromatase comprend une forme spécifique de cytochrome P450 (P450arom est le produit du gène CYP19) et une flavoprotéine, une NADPH cytochrome P450 réductase, ubiquitaire. L'expression de l'aromatase est retrouvée dans de nombreux tissus tels que le placenta, la môle hydatiforme, les hépatocytes fœtaux, les cellules de la granulosa de l'ovaire et les cellules de Leydig. De façon intéressante, une activité aromatase et des transcrits de CYP19 ont été retrouvés dans le tissu adipeux, site principal d'aromatisation chez la femme ménopausée, mais aussi dans le tissu mammaire normal et tumoral. Depuis quelques années, une nouvelle génération de molécules inhibant l'aromatase a été développée et commercialisée pour le traitement des femmes ménopausées, présentant un cancer du sein avancé et en échec d'un traitement par antiœstrogènes.