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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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La lipoprotéine(a) Volume 4, numéro 1, Janvier - Février 2002

Auteur
Service d'Endocrinologie - Métabolisme, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 47-83 Bd de l'Hôpital, 75013 Paris, France.

Bien qu'isolée au début des années 60, la lipoprotéine (a) (Lp(a)) est une lipoprotéine qui reste encore très mystérieuse et dont la place parmi les autres facteurs de risque cardiovasculaires reste floue, ne serait-ce qu'en raison de l'absence de dosage standardisé. La Lp(a) est une lipoprotéine comparable aux LDL par sa composition chimique et lipidique, mais qui comporte une apolipoprotéine spécifique, l'apolipoprotéine (a) reliée par un pont dissulfure à la partie LDL de la lipoprotéine (figure 1). La majorité des études prospectives ont montré qu'une concentration élevée de Lp(a) (le plus souvent définie comme supérieure à 0,3 g/l) était un facteur de risque de maladies coronaires, cérébrovasculaires et d'artériopathie périphérique. Le risque attribuable à la Lp(a) est majoré de manière synergique par une élévation concomitante du LDL-chol. D'autre part, aucun essai prospectif contre placebo n'a pu être conduit à ce jour afin de démontrer si la baisse de la Lp(a) était bien associée à un moindre niveau d'atteinte cardiovasculaire. En effet, aucun traitement capable de baisser spécifiquement le taux de Lp(a) n'est disponible actuellement. Dans l'attente d'un tel niveau de preuves, un consensus semble se dégager en faveur d'un traitement plus agressif des autres facteurs de risque chez un patient porteur d'une concentration élevée de Lp(a). Le dépistage d'une Lp(a) élevée ne doit donc pas être systématique, mais bien ciblé au sein de populations à risque et réalisé dans les laboratoires compétents, afin de concilier prévention des maladies cardiovasculaires et économie de la santé.