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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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Diagnostic d’une aménorrhée Volume 1, numéro 3, Décembre 1999

Auteurs
Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, Hôpital de Bicêtre, 78, rue du Général Leclerc 94275 Le Kremlin Bicêtre, France.

Les aménorrhées constituent l’un des principaux motifs de consultation en médecine de la reproduction. Elles sont définies par l’absence de cycle menstruel chez la fille après l’âge de 16 ans avec ou sans développement pubertaire - aménorrhée primaire (AP) - ou par son interruption chez une femme préalablement réglée - aménorrhée secondaire (AS). La distinction classique entre AP et AS est artificielle puisque leurs étiologies se recouvrent. Elle souligne simplement que les premières relèvent de causes chromosomiques et génétiques. L’absence de règles est physiologique pendant la grossesse, la lactation et la ménopause. En revanche, toute interruption du cycle menstruel au delà d’un mois après arrêt d’une contraception orale est anormale et justifie une enquête étiologique. En pathologie, l’existence d’une aménorrhée témoigne d’une atteinte de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien ou d’une anomalie anatomique du tractus reproducteur. Un traitement estroprogestatif sans bilan préalable est donc toujours illégitime. C’est après la recherche d’une cause que sera proposé un traitement étiologique ou, à défaut, une substitution de l’insuffisance hormonale. L’aménorrhée peut être précédée d’irrégularités menstruelles dont la valeur sémiologique est similaire. Ainsi les aménorrhées très fréquentes obligent à passer en revue les grands chapitres de l’endocrinologie de la reproduction. Leur diagnostic étiologique peut paraître complexe car la liste de leur causes est longue. Au plan pratique, seul un nombre restreint d’entre elles sont très fréquentes, donc à ne pas méconnaître avant de débuter tout traitement estroprogestatif.