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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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Cytologie du nodule thyroïdien Volume 2, numéro 2, Mars-Avril 2000

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La technique de ponction d’un nodule thyroïdien est très ancienne. L’examen cytologique du produit de ponction est plus récent et ne connaît un réel essor qu’à partir des années 1950 dans les pays scandinaves. Cette technique s’implante en France un peu plus tard avec réticence, et ne se développe que dans certaines régions [1, 2]. Depuis plus de 20 ans son utilisation régulière dans les pays nords-américains par des équipes entraînées a divisé par quatre le nombre de nodules thyroïdiens opérés tandis que le chiffre des cancers opérés représente 30 % des lésions soumises au chirurgien [3]. C’est en 1995 que l’Andem consacre en France la place de la cytologie thyroïdienne [4]. Dans le cadre des recommandations pour la pratique clinique sa monographie sur la prise en charge du nodule thyroïdien précise : – «La cytologie thyroïdienne est la méthode diagnostique la plus efficace pour estimer la probabilité de bénignité ou de malignité d’un nodule... La cytologie peut être première dans la démarche étiologique d’un nodule thyroïdien en cas de nodule > 1 cm, sans contexte clinique sans signe évocateur et sans antécédent, à TSH normale. » Ces mêmes recommandations ajoutent en note : « La qualité et la fiabilité des examens complémentaires (échographie, cytologie) dépendant de l’opérateur, le retour systématique de l’information par le prescripteur vers l’opérateur devrait améliorer la qualité de ces derniers ». Si la technique est simple, peu coûteuse (270 francs), peu dangereuse et facile à répéter, elle est opérateur-dépendant et conserve une marge d’erreur qui n’est pas négligeable [5-7]. La diffusion d’une technique jusque là limitée à certaines équipes, risque à terme, si certaines précautions ne sont pas respectées de ne plus offrir le niveau de performance attendu. Il n’est cependant pas question d’en faire une chasse gardée, puisqu’un bon apprentissage doit permettre aux pathologistes de s’adapter à cette nouvelle méthode. Il paraît pourtant souhaitable de rester vigilant et nécessaire de mettre en place des systèmes réguliers de formation et d’évaluation ainsi que des groupes de relecture des cas à problème. Nous nous interrogerons successivement sur les problèmes inhérents à la pathologie thyroïdienne, sur l’importance du geste de la cytoponction et ses complications éventuelles, sur la notion de prélèvement inadéquat, sur l’analyse de la réponse cytologique et les conséquences qu’elle implique. Nous discuterons de la place de la cytoponction par rapport à l’examen extemporané, enfin nous préciserons l’intérêt éventuel des techniques complémentaires d’analyse.