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Médecine et Santé Tropicales

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Prévalence et facteurs de risque de la dépression maternelle postnatale à Kinshasa Volume 22, numéro 4, Octobre-Novembre-Décembre 2012

Auteurs
Centre neuropsychopathologique de l’université de Kinshasa. BP 825, République démocratique du Congo

Objectif. Déterminer la fréquence, les facteurs de risque et les formes de la dépression maternelle postnatale (DPN) dans notre milieu. Matériel et méthodes. En consultation préscolaire à Kinshasa, 120 mères âgées de 28,4 ans ± 12,18, portant des bébés âgés de 1 à 10 mois dont 61 garçons et 59 filles, ont participé à une étude transversale par entretiens et questionnaire sur les facteurs de risque de la dépression maternelle. Les échelles de la DPN d’Édimbourg, de dépression et d’anxiété de Goldberg et les critères DSM-IV-R de la dépression ont été utilisées. Résultats. La DPN se présente à une fréquence de 50,8 % (41,9-59,7 %) à l’échelle d’Édimbourg et de 44,2 % (35-53,1 %) à l’échelle de dépression de Goldberg. Le DSM-IV a confirmé des formes cliniques avérées à une fréquence de 25 % (18-36,6 %). Des fréquences élevées de DPN au DSM-IV sont associées au mauvais état de santé du bébé : 44 % (n = 25, p < 0,002), à un âge de la mère ≤ 20 ans : 66,7 % (n = 12, p = 0,044), à l’absence de joie à la connaissance de la grossesse : 31,1 % (n = 74, p = 0,096), à l’allaitement non exclusif : 41,7 % (n = 12, p > 0,05) et à l’appartenance à une nouvelle Église : 30,8 % (n = 65, p > 0,05). L’anxiété à l’échelle de Goldberg concernait 70,9 % des cas (n = 31, p < 0,001). Conclusion. Dans le milieu étudié, la DPN existe à une fréquence élevée, sous des formes cliniques avérées avec anxiété prédominante. Les facteurs de risque observés rendent compte de l’importance du stress psychosocial dans la DPN. Elle est un problème de santé publique ignoré dans les soins de santé primaires.