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Médecine et Santé Tropicales

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Prévalence des polyneuropathies sensitives distales chez les personnes vivant avec le VIH et suivies en ambulatoire au centre hospitalier universitaire de Parakou au Bénin en 2011 Volume 27, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2017

Auteurs
1 UER neurologie, Faculté de médecine, Université de Parakou, 03BP10 Parakou, Benin
2 Département de neurologie, Université des sciences de la Santé de Libreville, Gabon
3 Unité de neurologie, CHUD Parakou, Benin
4 UER neurologie, FSS Cotonou, Cotonou, Benin
* Correspondance

Les polyneuropathies sensitives distales (PSD) sont très fréquentes durant l’infection à VIH. L’objectif de ce travail était de déterminer la fréquence des PSD chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et suivis et en ambulatoire au CHU de Parakou au Bénin. Nous avons réalisé une étude transversale qui s’est déroulée du 15 avril au 15 juillet 2011 et a inclus 262 PVVIH suivis en ambulatoire au CHU de Parakou. Tous les patients ont été examinés par des médecins formés à l’examen neurologique et à l’utilisation de l’outil de screening des neuropathies le Brief Peripheral Neuropathy Screening (BPNS) qui a servi de base diagnostique. Les facteurs associés à la polyneuropathie sensitive distale étaient étudiés au moyen d’une régression logistique. L’âge moyen des sujets étaient de 36,8 ± 10 ans. Le taux moyen de CD4 était de 355,0+/-236,1 cellules/mm3. Deux cent treize (81,3 %) étaient sous antirétroviraux. La prévalence des PSD était de 42,4 %. Les principaux facteurs associés étaient l’âge avancé avec OR 1,8 [1,1-5,3] et le traitement antirétroviral OR 2,3 [1,5-4,9]. Les PVVIH ayant une polyneuropathie avaient des symptômes sensitifs classés de grade 2 ou 3 dans 93,7 % des cas selon la gradation sur l’échelle BPNS, 92,7 % avaient une diminution ou une abolition du réflexe achilléen, 94,7 % une altération de la sensibilité vibratoire du gros orteil et 75,7 % avaient des engourdissements et 39,6 % des sensations de brûlures. Les PSD sont fréquentes chez les PVVIH et augmentent avec l’âge et seraient en partie expliquées par le traitement antirétroviral.