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Prescription différée d’antibiotique en soins primaires. Étude prospective interventionnelle randomisée : évaluation de la consommation d’antibiotique en fonction des modalités de réalisation de l’ordonnance dans la pratique courante des médecins généralistes Volume 17, numéro 8, Octobre 2021

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteurs
1 Interne en médecine générale, 10800 Saint-Julien-les-Villas, France
2 Interne en médecine générale, Bordeaux, France
3 Professeur associé de médecine générale, Département de Médecine Générale, 146 rue Léo Saignat CS 61292, 33 076 Bordeaux cedex, France
* Correspondance

Contexte : L’antibiorésistance représente un enjeu majeur de santé publique. La majorité des antibiotiques sont prescrits par des médecins de ville dans des pathologies qui ne nécessitent que très rarement une antibiothérapie. La prescription différée d’antibiotique (PDA) se présente comme une option dans cet objectif de diminution de consommation d’antibiotique.

Méthodes : Étude prospective, interventionnelle, quantitative de deux groupes parallèles auprès de médecins généralistes habitués à la pratique de PDA en France. Le critère de jugement principal était le taux de consommation d’antibiotique par le patient selon son groupe (PDA protocolisées ou PDA habituelles). Le groupe de PDA protocolisées devait coller une étiquette sur l’ordonnance. L’étiquette mentionnait des informations pour le patient sur les conditions de prise et de délai avant la prise d’antibiotique.

Résultats : 205 PDA ont pu être analysées. La consommation d’antibiotiques dans le groupe avec étiquette (40,7 %) était inférieure à celle du groupe sans étiquette (51,9 %) (p = 0,11). Afin d’être le plus fidèle à la pratique, nous avons réalisé une deuxième comparaison en séparant les PDA avec modalités orales seules (sur lesquelles il n’y avait pas d’indications écrites sur la PDA) et les PDA avec modalités écrites. La consommation d’antibiotiques avec modalités écrites (43,7 %) était inférieure à celle avec modalité orale seule (52,4 %) (p = 0,25). Dans notre étude 42 sur 137 (30,7 %) patients sont allés chercher les antibiotiques à la pharmacie mais ne l’ont pas consommé.

Conclusion : Nos résultats montrent une tendance vers la diminution de consommation des antibiotiques après une consigne écrite chez des médecins habitués à la réalisation de la PDA. Quelles que soient les modalités de prescription par des médecins généralistes habitués à cette pratique, la consommation d’antibiotique diminue tant que les informations transmises sont claires et appropriées