JLE

MT Cardio

MENU

Migraine et ischémie cérébrale Volume 3, numéro 2, Mars-Avril 2007

Auteurs
Service de neurologie, APHP, hôpital Lariboisière, 2 rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France, Inserm U708, Neuroépidémiologie, hôpital La Salpêtrière, 75651 Paris Cedex 13, France

Les relations entre migraine et ischémie cérébrale sont extrêmement complexes. La migraine semble bien être un facteur de risque d’infarctus cérébral, en particulier chez la femme jeune, et surtout en association avec les contraceptifs oraux et le tabac. Le risque absolu restant très faible, la principale conséquence pratique est de déconseiller le tabac aux jeunes femmes migraineuses qui souhaitent prendre la pilule et de leur prescrire une pilule faiblement dosée en œstrogènes. La migraine semble pouvoir provoquer un infarctus cérébral, appelé alors infarctus migraineux, conséquence d’une baisse inhabituellement sévère du débit sanguin cérébral pendant l’aura migraineuse. De tels infarctus migraineux sont très rares, largement surdiagnostiqués. En pratique, ceci signifie que le bilan étiologique d’un infarctus cérébral chez un jeune migraineux doit être exactement le même que chez un non-migraineux. L’ischémie cérébrale focale peut provoquer une ou plusieurs crises de migraine avec aura, notamment lorsqu’il existe une hypoperfusion focale prolongée, et en particulier lorsque celle-ci est due à une dissection. Il existe de nombreuses affections vasculaires, soit locales cérébrales, soit générales, impliquant le contenant ou le contenu vasculaire, qui sont des causes bien identifiées d’infarctus cérébraux et qui peuvent aussi se manifester par des crises de migraine avec aura. La variété la mieux identifiée de ces affections vasculaires responsables de migraines avec aura est CADASIL, liée à la mutation de Notch3.