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Journal de Pharmacie Clinique

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Intérêt de la thérapie par stimulation du nerf vague dans les épilepsies réfractaires - étude au centre hospitalier universitaire de Nancy Volume 28, numéro 1, janvier-février-mars 2009

Auteurs
Pharmacie centrale, Hôpital central, 29, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, CO 60034, 54035 Nancy Cedex, France

Près d’un tiers des patients épileptiques présentent une épilepsie réfractaire aux traitements médicamenteux. Dans 80 % des cas environ, l’ablation chirurgicale du foyer épileptogène est impossible. Pour ces patients, la thérapie par stimulation du nerf vague (SNV) apparaît comme une alternative. Il s’agit d’un dispositif médical constitué d’un générateur d’impulsions électriques implanté en sous-cutané sous la clavicule gauche et d’électrodes enroulées autour du nerf vague gauche. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité de la thérapie par SNV sur la fréquence, l’intensité et la durée des crises d’épilepsie et d’étudier son effet sur la qualité de vie des patients. La population étudiée et suivie dans le service de neurologie du CHU de Nancy était composée de 27 patients chez lesquels avait été implanté un stimulateur du nerf vague. Nous avons réalisé d’une part, une étude rétrospective des dossiers de ces patients et, d’autre part, une enquête de qualité de vie à l’aide d’un questionnaire adapté à partir de questionnaires normalisés. La population comprenait 21 adultes et 6 enfants. La moyenne d’âge était de 27,5 ans [12-52] et la moyenne d’âge à l’implantation était de 26 ans [10-48]. Un an après l’implantation, une réduction de la fréquence des crises supérieure à 50 % a été observée chez 18,5 % des patients. Après plusieurs années de traitement, l’efficacité a été maintenue chez 21 % des patients et améliorée chez 4 %. Nous avons également observé une amélioration de la qualité de vie chez un patient sur deux (augmentation de 3 points en moyenne sur une échelle de 1 à 10), avec une amélioration de leur état psychologique et de leurs capacités de concentration intellectuelle. En revanche, 40 % des patients se sont déclarés plus fatigués. La thérapie par SNV semblerait être intéressante puisque, même si son efficacité sur la fréquence des crises n’est pas systématique, elle posséderait un effet bénéfique sur la qualité de vie de certains patients et notamment sur leur état psychologique.