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Blues postnatal et travail de l’émotion après la naissance Volume 95, numéro 7, Août-Septembre 2019

Auteur
Psychiatre d’enfants, psychanalyste (Institut de psychanalyse de la Société psychanalytique de Paris), enseignant-chercheur HDR
Chef de service du Département de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’Association de santé mentale du 13e arrondissement, Centre Alfred Binet, 76 avenue Edison, 75013 Paris
Laboratoire psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse, Université René Descartes, Paris 5
* Correspondance

Le contexte du postpartum est proche du chaos lié aux remaniements psychiques, physiques, générationnels, groupaux, redoublé par l’asymétrie interactive fondamentale et temporaire, imposée à la mère par l’immaturité de l’enfant qui vient de naître. L’absence de réciprocité entre mère et nouveau-né risque de provoquer un ébranlement identitaire et narcissique douloureux.

Le blues postnatal peut être appréhendé comme moment signifiant des transformations psychiques accomplies, scandant la fin du processus de la grossesse. Il témoigne d’un signal adaptatif pour le moi, attestant du travail intersubjectif de l’émotion, à la mesure de la régression maternelle indispensable face au bébé et de l’actualisation d’enjeux affectifs inédits. Par là-même, il favorise en quelque sorte le passage de l’intrapsychique maternel vers le développement et la naissance de la vie psychique du bébé, et l’ajustement interactif de la dyade.

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