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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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PARTIE 1 : Étiologie des maladies vasculaires du foie Volume 25, supplément 2, Septembre 2018

 

Facteurs de risque des maladies vasculaires du foie en dehors de la cirrhose

D. Debray1, J. Soret2, F. Sicre de Fontbrune2, E. De Raucourt3

1 Unité d’hépatologie pédiatrique, APHP-Hôpital Necker

2 Centre d’Investigations Cliniques, APHP Hôpital Saint-Louis

3 Service d’hématologie biologique, APHP Hôpital Beaujon

Relecteurs :

J.J. Kiladjian4, D. Saadoun5, R. Peffault de Latour6, D. Valla7, S. Hillaire8, D. Dutheil9, C. Bureau10, A. Plessier7

4 Centre d’investigations cliniques, APHP Hôpital Saint-Louis

5 Médecine interne, APHP, Hôpital La Pitié-Salpêtrière

6 Service d’hématologie et animateur de la filière de santé maladies rares immuno-hématologiques, APHP, Hôpital Saint-Louis

7 Service d’hépatologie, APHP, Hôpital Beaujon et centre de référence des maladies vasculaires du foie

8 Service de Gastro-entérologie hépatologie, Hôpital Foch, Paris

9 Association des malades des vaisseaux du foie (AMVF)

10 Service d’hépato gastro-entérologie, CHU Toulouse

 

Introduction

Les facteurs de risque des maladies vasculaires du foie (MVF) sont locaux et systémiques. Un facteur systémique est retrouvé dans plus de 50 % des cas et plusieurs dans plus d’un tiers des cas. Les facteurs de risque systémiques les plus fréquents et/ou impliquant une prise en charge thérapeutique spécifique doivent donc être recherchés de façon systématique. Il est surprenant de constater qu’un facteur local est plus rarement mis en évidence, en particulier pour le territoire veineux hépatique (syndrome de Budd-Chiari), et peut être associé à une cause systémique. Il y a une spécificité de site de thrombose en fonction du facteur prothrombotique et cette spécificité est encore inexpliquée. En particulier, comparativement à la population générale, la surreprésentation des syndromes myéloprolifératifs est considérable pour le système veineux hépatique, mais moindre pour le système porte extrahépatique et pour la microcirculation hépatique. La mutation du facteur V Leiden est surreprésentée en cas de thrombose de la veine cave inférieure et la mutation du facteur II Leiden en cas de thrombose de la veine porte. L’hémoglobinurie paroxystique nocturne est fortement associée à la thrombose des veines hépatiques de petite taille et la maladie de Behçet à la thrombose de la veine cave inférieure.

Chez l’enfant, les thromboses veineuses abdominales sont rares : d’après des données d’un registre aux États-Unis portant sur 4 538 thromboses veineuses abdominales pédiatriques, 4,4 % concernaient la veine cave inférieure, 36 % la veine porte, 11 % les veines hépatiques [1].

Les facteurs de risque systémiques fréquents chez l’adulte (tableau 1)

Syndromes myéloprolifératifs chromosome Philadelphie négatifs (SMP)

Les SMP sont les facteurs de risque les plus fréquents de thrombose splanchnique. Ils sont retrouvés chez 30 à 50 % des patients présentant un syndrome de Budd-Chiari (SBC) ou une thrombose veineuse porte extrahépatique (TVPEH) [2-6] et dans 5 à 20 % des maladies porto-sinusoïdales (MPS) [7-9]. Les SMP sont des proliférations clonales de cellules hématopoïétiques, aboutissant à l’hyperplasie d’une ou plusieurs lignées myéloïdes. Il en résulte une augmentation dans le sang des cellules matures (hématies et taux d’hémoglobine, plaquettes, et/ou granuleux). Il s’y associe possiblement une hyperplasie des populations fibroblastiques et l’évolution vers la fibrose médullaire et/ou une hématopoïèse extramédullaire, avec métaplasie myéloïde (principalement dans le foie et la rate). Les trois principales catégories de SMP sont la polyglobulie de Vaquez, la thrombocytémie essentielle et la myélofibrose primitive.

Le principal risque à court terme des SMP est le risque thrombotique artériel et/ou veineux, avec une incidence rapportée jusqu’à 40 % [10]. La physiopathologie des thromboses est incomplètement élucidée et multifactorielle : hyperviscosité, phénotype pro-thrombotique des cellules anormales (notamment hyper-agrégabilité plaquettaire), résistance acquise à la protéine C activée et augmentation de la génération de thrombine, inflammation, activation des cellules endothéliales [11-13]. Au niveau hépatique, il a même été décrit des cellules endothéliales, porteuses de la mutation JAK2 [14].

Les anomalies de la numération de la formule sanguine (NFS) qui sont habituellement à l’origine du diagnostic de ces SMP et qui font habituellement partie des critères diagnostiques [15] sont souvent masquées par l’hypertension portale en cas de thrombose splanchnique [16]. La découverte de la mutation JAK2 V617F en 2005 a modifié les pratiques pour le diagnostic des SMP. Elle est présente chez 95 % des patients avec une polyglobulie de Vaquez, 65 % des patients avec une myélofibrose et 55 % des patients avec une thrombocytémie essentielle [17].

Une méta-analyse récente a rapporté une prévalence des SMP et de la mutation JAK2 V617F respectivement de 40,9 % et de 41,1 % chez les patients présentant un SBC et de 31,5 % et de 27,7 % chez les patients avec une TVPEH [18]. Chez les patients sans anomalie de la NFS évocatrice de SMP, la recherche de la mutation JAK2 V617F permet d’identifier un SMP sous-jacent chez 17,1 % des patients avec SBC et 15,4 % des patients avec TVPEH. Il est donc recommandé d’inclure la recherche de la mutation JAK2 V617F dans les examens à réaliser en première intention chez les patients avec thrombose splanchnique [19].

D’autres marqueurs moléculaires sont associés aux SMP. La mutation somatique du gène codant pour la calréticuline (CALR), décrite en 2013, est retrouvée chez 30 à 40 % des patients avec thrombocytémie essentielle ou myélofibrose mais pas en cas de polyglobulie de Vaquez [20, 21]. Chez les patients avec thrombose splanchnique, sa prévalence est estimée entre 0,7 et 2 % ; si on ne considère que les patients avec diagnostic de SMP elle augmente entre 2 et 7,5 %, et si l’on ne considère que les SMP sans mutation JAK2 V617F entre 9 et 40 % [22-24]. Une étude récente portant sur 521 patients atteints de thrombose splanchnique [25] montre que tous les patients avec mutation CALR avaient une splénomégalie supérieure à 16 cm de grand axe et des plaquettes supérieures à 200 G/L (valeur prédictive négative VPN 100 %).

La mutation MPL W515K a été recherchée dans plusieurs séries de patients avec thrombose splanchnique et était rarement retrouvée, à l’exception de rares cas où le diagnostic de SMP était par ailleurs confirmé par biopsie ostéo-médullaire [5, 26]. La mutation de l’exon 12 de JAK2 n’a par contre jamais été retrouvée chez des patients avec thrombose splanchnique [5, 26-28].

Dans la classification de l’Organisation Mondiale de la Santé 2016 (OMS 2016), le critère histologique est un critère majeur du diagnostic de la polyglobulie de Vaquez, comme de la thrombocytémie essentielle et la myélofibrose. [15] Dans le contexte de thrombose splanchnique, la biopsie ostéo-médullaire permet d’une part de classer plus précisément le SMP chez des patients qui n’ont pas forcément les caractéristiques spécifiques à la NFS, et d’autre part d’identifier des patients n’ayant pas la mutation JAK2 V617F (en fonction des séries, chez 7 à 28 % des patients sans diagnostic moléculaire, le diagnostic de SMP était porté ainsi) [5]. Inversement, la mutation JAK2 V617F a été retrouvée respectivement chez 6 % et 18 % des patients avec une biopsie ostéo-médullaire normale. Cela traduit les limites de la biopsie ostéo-médullaire : hétérogénéité médullaire et limite d’un prélèvement localisé, grande variabilité d’interprétation inter-individuelle [29].

La masse sanguine peut aider à préciser le type de SMP en cas d’érythrocytose masquée [5]. Cependant, elle n’est pas utile en l’absence de mutation de JAK2 et avec une biopsie ostéo-médullaire normale.

La recherche de pousse spontanée des progéniteurs hématopoïétiques n’est plus recommandée.

Importance du diagnostic de SMP sous-jacent pour le traitement

À la phase aiguë, le traitement anticoagulant des thromboses splanchniques ne diffère pas, qu’il existe ou non un SMP sous-jacent. Le risque de thrombopénie induite par l’héparine (TIH) étant augmenté dans cette population, il est recommandé d’utiliser des héparines de bas poids moléculaire (HBPM), et non des héparines non fractionnées (HNF). Une anticoagulation efficace devra être poursuivie au long cours, possiblement à vie [30].

Certains patients avec thrombose splanchnique sont candidats à la transplantation hépatique. Il est important de noter que la présence d’un SMP n’affecte pas la survie post-transplantation hépatique, mais augmente le risque de complications thrombotiques et hémorragiques [27, 31].

L’aspirine est habituellement indiquée en prévention du risque cardiovasculaire artériel en cas de polyglobulie de Vaquez ou thrombocytémie essentielle. Sous anticoagulation efficace, l’utilité de l’aspirine pour diminuer le risque de récidive thrombotique versus la majoration du risque de saignement reste pour l’instant non résolue.

La survenue d’une thrombose est une indication de traitement cytoréducteur chez les patients porteurs de SMP [32] : l’association traitement cytoréducteur et anticoagulant améliore la survie et diminue le risque de complications hépatiques chez les patients avec thrombose splanchnique. [33] Il n’y a par contre pas de données sur l’intérêt d’un traitement cytoréducteur chez les patients avec thrombose splanchnique et mutation JAK2 V617F mais ne remplissant pas les critères de SMP [14].

Le traitement cytoréducteur proposé pourra être l’hydroxyurée, l’Interféron alpha, ou le ruxolitinib [32, 34]. Hors contexte de thrombose splanchnique, l’objectif du traitement cytoréducteur est la normalisation des chiffres de NFS. L’hématocrite doit être ramené inférieur à 45 % et les plaquettes à moins de 400 000/mm3 [35]. Au cours de la thrombose splanchnique, la NFS peut être normale malgré un SMP confirmé. Dans notre expérience, chez les patients avec thrombose splanchnique, des objectifs plus stricts, prenant en compte l’hypersplénisme et l’hémodilution, sont souvent utilisés : hématocrite inférieur à 42 % et plaquettes inférieures à 250 G/L.

Thrombophilie

Les anomalies biologiques prédisposant à un risque thrombotique sont multiples, les plus couramment explorées sont les déficits constitutionnels en inhibiteurs de la coagulation : antithrombine (AT), protéine C (PC), protéine S (PS), la mutation du facteur V (FV) Leiden qui induit une résistance à la protéine C activée, et la mutation G20210A de la prothrombine, ainsi que les anomalies acquises : anticorps anti-phospholipides (anticoagulant circulant (ACC), anticorps anti-bêta-2-GP1 et anti-cardiolipides).

La prévalence des déficits constitutionnels en inhibiteurs de la coagulation est difficile à évaluer chez les patients ayant une maladie vasculaire du foie car ces inhibiteurs sont diminués en cas d’atteinte hépatique ; de plus, les PC et PS sont vitamines K dépendantes et donc diminuées lors des traitements par anti-vitamines K (AVK).

Selon plusieurs études, la prévalence du déficit en AT varie de 0 à 5 % en cas de syndrome de Budd-Chiari (SBC) ou de thrombose de la veine porte, celle du déficit en PC de 4 à 20 % dans le SBC et de 0 à 7 % dans la thrombose de la veine porte, et celle du déficit en PS de 0 à 7 % dans le SBC et de 0 à 30 % dans la thrombose de la veine porte [2-4, 36-38]. Ces prévalences étant nettement augmentées comparées à la population générale, les déficits en AT, PC et PS sont reconnus comme facteur étiologique du SBC et de la thrombose de la veine porte et sont recherchés lors du diagnostic ; cependant, en cas d’insuffisance hépatique, les résultats doivent être interprétés en fonction des résultats du bilan d’hémostase.

Chez les patients atteints de SBC, la prévalence de la mutation du FV Leiden varie de 7 % à 32 %, la très grande majorité de ces mutations sont retrouvées à l’état hétérozygote. Certains cas de mutation à l’état homozygote ont été rapportés [39]. Les patients porteurs de la mutation à l’état homozygote ont un risque nettement supérieur de thrombose veineuse profonde comparé aux hétérozygotes, cela n’a pas pu être confirmé dans le SBC. La prévalence de la mutation du FV Leiden au cours des thromboses de la veine porte est inférieure à celle retrouvée en cas de SBC, avec des valeurs variant de 3 à 9 %. Les porteurs de la mutation du FV Leiden ont une augmentation du risque estimé de quatre à onze fois en cas de SBC et de deux fois en cas de thrombose de la veine porte. La mutation G20210A de la prothrombine est au contraire plus fréquemment retrouvée en cas de thrombose de la veine porte que de SBC. Une méta-analyse rapporte une augmentation du risque de thrombose de la veine porte estimé entre 4 et 5 fois chez les porteurs de la mutation G20210A de la prothrombine et de deux fois du SBC. La signification de ces différences de prévalence des mutations du FV Leiden et du gène de la prothrombine dans la thrombose de la veine porte et le SBC n’est pas élucidée.

La prévalence des anticorps anti-phospholipides dans la thrombose de la veine porte et le SBC a été estimée entre 5-15 % [40]. Cependant, les critères de diagnostic sont souvent mal définis : seuil de positivité des anticorps, techniques de dépistage des anticoagulants circulants. De plus, la plupart des études ne rapportent qu’une seule détermination alors qu’une confirmation à douze semaines est recommandée avant de poser le diagnostic de syndrome des anti-phospholipides. Un syndrome des antiphospholipides est confirmé si les patients ont : anticorps anti-cardiolipides et/ou anticorps anti-B2GP1 et/ou un anti-coagulant circulant de type lupique positif, confirmé(s) sur deux prélèvements distants d’au moins douze semaines.

D’autres anomalies moins fréquemment recherchées ont été décrites comme l’augmentation du facteur VIII chez les patients ayant une thrombose de la veine porte [40, 42], l’augmentation de la génération de thrombine au cours des thromboses splanchniques, et ceci quel que soit le facteur pro-thrombotique sous-jacent [42, 43], et des anomalies de la fibrinolyse.

Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)

L’HPN est une affection rare puisque la prévalence en France est estimée à 1/80 000 habitants. L’HPN est due à une mutation somatique acquise clonale du gène PIGA dans une ou plusieurs cellules souches hématopoïétiques. Cette mutation est responsable d’un déficit partiel ou complet de synthèse de l’ancre glycosylphosphatidylinositol (GPI) et donc d’expression d’un certain nombre de protéines à la surface des cellules d’origine hématopoïétique. L’expansion de ce clone HPN se fait dans le contexte d’une pathologie hématologique (aplasie médullaire idiopathique patente ou latente principalement, et plus rarement syndrome myélodysplasique ou myéloprolifératif). Parmi ces protéines, figurent le CD59 et le CD55 qui ont un rôle de régulation de la phase effectrice de la cascade du complément. Le déficit de ces deux protéines à la surface des érythrocytes est responsable d’une hémolyse intravasculaire avec hémoglobinurie. Cette hémolyse est permanente associée à des paroxysmes en particulier en cas d’infections. Si l’anémie et la dystonie liées à l’hémolyse intravasculaire sont responsables d’une altération de la qualité de vie, le pronostic particulièrement sombre – sans traitement – de cette pathologie est lié aux thromboses artérielles et veineuses observées chez 30 % de ces patients non traités. La physiopathologie des thromboses est incomplètement élucidée et multifactorielle : l’hémolyse joue un rôle important et le blocage de cette dernière réduit le risque thrombotique [44].

Le SBC représente 50 % des événements thrombotiques chez les patients HPN en l’absence de traitement par eculizumab (Soliris®) : le risque de décès chez ces patients est 15 fois supérieur à ceux n’ayant pas thrombosé. Le fait de recevoir un traitement anticoagulant avant l’ère de l’eculizumab était retrouvé comme un facteur de risque et non protecteur de thrombose [45]. Les dernières données incluant des patients pris en charge depuis que l’eculizumab est disponible montrent que l’incidence cumulative des événements thrombotiques est actuellement réduite entre 0,8 et 3 % [46]. Les données des trois études d’enregistrement de l’eculizumab ont montré que débuter l’eculizumab limitait le risque de récidive et d’extension des thromboses et la survenue d’une thrombose chez un patient avec HPN est une indication à débuter l’eculizumab en urgence [47].

La prévalence de l’HPN dans le SBC varie entre 1,4 et 19 % selon les séries et les pays [2, 48]. Pour les autres formes de thrombose splanchnique, la prévalence semble être nettement moindre. Les patients avec SBC et HPN ont des cytopénies plus prononcées, des LDH (lactate deshydrogénase) plus élevées et des thromboses associées porte ou splanchnique plus fréquentes [49]. La recherche d’un clone HPN en présence d’un SBC doit être systématique, et ce, d’autant plus que chez ces patients les stigmates d’hémolyse peuvent être masqués par l’hypertension portale ou d’interprétation difficile.

La thrombose est une indication absolue de traitement par eculizumab [47]. Le traitement anticoagulant seul ne réduit pas le risque thrombotique chez les patients présentant une HPN [45].

Facteurs de risque SBC (%) [2] Thrombose de la veine porte (%) [3] MPS (%) [7] Diagnostic
Syndrome myéloprolifératif 40-50 21-31 10-15 Mutations JAK2 V617F, CALRRate > 16 cm et Plq > 250 × 109/LBOM
Syndrome des antiphospholipides 4-25 8-12 4-8 Anticorps antiphospholipidesAnticorps anti-B2GP1Anticoagulant lupique
Hémoglobinurie paroxystique nocturne 0-4 0-2 NA Deficit proteins GPI ancrées : CD55 et CD59
Maladie de Behçet 0-33 12-22 NA Imagerie injectée cérébrale et thoracique, typage HLA, CRP
Mutation du facteur V Leiden 6-32 3-5 0 rPCA et mutation gène facteur V
Mutation du gène G202101 de la prothrombine 5-7 10-14 3 Mutation gène G202101 de la prothrombine
Déficit en protéine C 4-30 1 3 Activité diminuée/autres facteurs de coagulation
Déficit en protéine S 3-20 5 3 Activité diminuée/autres facteurs de coagulation
Déficit en antithrombine 3-23 2 0 Activité diminuée/autres facteurs de coagulation
Grossesse récente 6-12 6-30 3 Risque majeur 6 semaines post-partum
Contraception orale récente 6-60 44 NA  
Hyperhomocystéinémie 11-37 15-22 NA Dosage homocystéinémie sérique
Maladie systémique 4 23 17 Anticorps transglutaminase
Cause locale 6 21 0 Imagerie injectée ± coloscopie et endoscopie digestive haute en particulier dans la thombose porte aiguë
> 1 facteur de risque 45 50 5-15  

Tableau 1

Facteurs de risque identifiés et prévalence dans les maladies vasculaires du foie de l’adulte.

Les autres facteurs de risque chez l’adulte [50]

Généralités

Les antécédents familiaux et personnels de thrombose ont été identifiés comme facteur de risque de thrombose veineuse profonde. Ils augmentent d’un facteur 2 le risque de thrombose [51]. Peu d’études ont analysé ce point au cours de la thrombose porte ou le SBC. Il a été cependant rapporté dans deux études au cours de la thrombose porte aiguë ou chronique que 14 à 30 % des patients avaient un antécédent personnel ou familial de thrombose extrasplanchnique [3, 52]. De même, dans la thrombose mésentérique, 20 % des patients avaient un antécédent de thrombose extramésentérique [53].

Une étude épidémiologique italienne récente [54] a par ailleurs analysé spécifiquement l’incidence du genre montrant que la thrombose porte est plus fréquente pour le sexe masculin et augmente avec l’âge, alors qu’il n’y a pas de différence pour le syndrome de Budd-Chiari. Ceci est en contradiction avec la majorité des études publiées où le sex-ratio est plutôt de 2 hommes/3 femmes au cours des SBC.

Il n’y a pas d’étude publiée sur l’influence du groupe sanguin sur le risque de thrombose porte en dehors de la cirrhose, ni de SBC, par opposition à la thrombose veineuse profonde.

L’association du SBC avec la contraception orale a été évaluée dans deux études cas-témoins sur deux périodes différentes : 1970-1983 (OR 2,37, IC 95 % (1,05-5,34)) et 1985-2000 (OR 2,4, IC 95 % (0,9-6,2)). La contraception orale a été associée à une augmentation du risque de thrombose des veines hépatiques, à une époque où son contenu en œstrogène était beaucoup plus élevé. Le rôle étiologique de la grossesse est plus solidement étayé pour les veines hépatiques (en raison de la relation chronologique) que pour le territoire de la veine porte extrahépatique.

Enfin, l’obésité centrale et le syndrome métabolique sont des facteurs de risque de thrombose de la veine porte idiopathique puisque la circonférence abdominale et la prévalence de syndrome métabolique étaient plus élevées respectivement dans la thrombose de la veine porte idiopathique de 105 cm contre 93 cm et de 47 % contre 26 % par rapport à un groupe de thrombose de la veine porte avec autre cause, et également plus élevées que dans une population témoin de 105 cm contre 92 cm et 47 % contre 18 % [55]. De même, dans une étude épidémiologique récente, 50 % des patients ayant un SBC idiopathique avaient un BMI (Body Mass index) > 25 kg/m2 contre seulement 27 % quand une cause était identifiée [56].

Les facteurs de risque locaux

Un facteur de risque local (infection territoire splanchnique, inflammation territoire splanchnique, chirurgie territoire splanchnique, cancer territoire splanchnique…) est fréquent et souvent associé à un facteur de risque systémique dans la thrombose de la veine porte. À l’inverse, les facteurs de risque locaux qui induisent un SBC ne sont pas identifiés dans la plupart des cas. Les traumatismes fermés de l’abdomen, les abcès amibiens et bactériens, la polykystose hépatique peuvent être un facteur de risque de SBC primitif. Cependant, ces facteurs locaux ne sont présents que chez une minorité des patients avec une thrombose des veines hépatiques ou de la veine cave.

La prédisposition particulière de certaines maladies vasculaires pour la vascularisation hépatique, fait suspecter une action locale au niveau de ces vaisseaux dans certaines pathologies comme le SMP, l’HPN ou la maladie de Behçet. Au cours du SMP, les arguments pour une action locale dans les cellules endothéliales veineuses hépatiques sont :

  • la prévalence significativement plus élevée de SMP JAK2 V617F+, dans les veines splanchniques qu’au cours des autres thromboses veineuse profondes ;
  • la mutation JAK2 est présente dans les cellules endothéliales des patients avec un SMP JAK2 V617F+, en particulier des veines hépatiques [57].

Maladies acquises rares

Parmi les autres facteurs de risque possibles de maladies vasculaires du foie figurent des maladies acquises rares, comme la maladie de Behçet, les syndromes hyperéosinophiliques, les veinulites granulomateuses, la rectocolite hémorragique, la maladie cœliaque.

Maladie de Behçet

Le syndrome de Budd-Chiari est associé à 2,4 % des maladies de Behçet. Il existe une prévalence plus élevée dans le bassin méditérannéen avec un diagnostic de maladie de Behçet dans 5,9 % et 13 % des SBC, en Europe de l’Ouest, Turquie et Égypte. Le diagnostic de la maladie de Behçet est particulièrement difficile. Le sexe masculin, l’atteinte de la veine cave inférieure, d’autres localisations veineuses ou artérielles, et un syndrome inflammatoire persistant sont fortement associés à ce diagnostic dans le syndrome de Budd-Chiari. L’allèle HLA B 51 ne constitue pas un marqueur diagnostique car il est présent dans 20 % de la population générale et chez seulement 50 % des patients ayant une maladie de Behçet. Le traitement par corticoïdes et immunosuppresseur permet de traiter les complications de la vascularite. Il doit être discuté rapidement car il améliore le pronostic des patients et permet le plus souvent de surseoir aux gestes vasculaires plus invasifs [58].

Maladie cœliaque

Le diagnostic de maladie cœliaque est fréquent en Afrique du Nord, révélé chez 11 % des patients ayant un SBC. Encore une fois, il existe des arguments pour un impact posititf du régime sans gluten sur l’évolution de la maladie hépatique [59].

Infections virales et expositions aux toxiques

Certaines infections virales sont associées aux MVF comme l’infection à cytomégalovirus (CMV), associée à la thrombose de la veine porte, ou l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) fréquemment associée à la MPS et à la thrombose de la veine porte [60]. La première hypothèse pour expliquer cette association infection VIH/MPS est l’exposition à la didanosine, un antirétroviral pour lequel une utilisation prolongée a été associée au développement d’une MPS via une possible toxicité mitochondriale [61]. La deuxième hypothèse physiopathologique est une diminution acquise de l’activité de la protéine S, ciblée par des auto-anticorps, qui contribuerait à la veinopathie de la MPS [60].

En plus de la didanosine, l’exposition à certains agents, tels que la 6-mercaptopurine, l’azathioprine, l’oxaliplatine et l’arsenic, a été associée au développement d’une MPS. En ce qui concerne les analogues des purines, le plus souvent administrés lors du traitement d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, l’association causale n’a pas été bien démontrée, surtout lorsque l’on considère la faible proportion de malades développant une MPS parmi tous ceux exposés à ces médicaments. Outre l’infection par le VIH, certains problèmes immunitaires dont le déficit immunitaire commun variable et diverses maladies auto-immunes ont aussi été associés à la MPS.

Gènes identifiés pouvant être associés aux maladies vasculaires du foie (tableau 2)

Une série pédiatrique française de maladie porto-sinusoïdale rapporte 40 % de pathologie syndromique (syndrome de Noonan, Turner...) et 16 % d’atteinte familiale, dont certaines présentent des mutations faux sens de Notch1, gène impliqué dans le remodelage vasculaire [62, 63]. Une étude récente rapporte dans deux familles avec six maladies porto-sinusoïdales, une nouvelle mutation du gène familial obliterative portal venopathy « FOPV » localisé dans le chromosome 4, de pénétrance incomplète et d’expressivité variable [64].

Chez l’adulte, la maladie porto-sinusoïdale est également rapportée au cours de pathologies syndromiques comme le syndrome de Turner, de maladies génétiques comme la mucovicidose, mais aussi au cours de téloméropathies dans le spectre des dyskératoses congénitales [65, 66].

Il semble important de penser à rechercher ces mutations lorsque le contexte clinique est évocateur. Petite taille, stérilité pour le syndrome de Turner, atteinte pulmonaire, pancréatique ou antécédents familiaux de mucovicidose, thrombopénie, pancytopénie, macrocytose, fibrose pulmonaire, dyskératose, ostéoporose fracturaire précoce, hypergammaglobulinémie inexpliquée, cannitie précoce, pour les mutations des gènes des télomérases.

Pathologie Diagnostic Clinique
Turner [67] Caryotype Petite taille, stérilité
Mucoviscidose [66] Gène CFTR chromosome 7 Atteinte pulmonaire, pancréatique ou antécédants familiaux de mucovsicidose
Téloméropathie [65] Gènes DKC1, TERC, TERT, TINF2, RTEL1, PARN…Discuter mesure taille des télomères Thrombopénie, pancytopénie, macrocytose, fibrose pulmonaire,dyskératose, ostéoporose fracturaire précoce, hypergammaglobulinémie inexpliquée, cannitie précoce
Familial OPV [64] Gène FOPV chromosome 4 MPS familiale

Tableau 2

Anomalies génétiques associées à la MPS.

Les facteurs de risque chez l’enfant

Contrairement à l’adulte, les déficits constitutionnels en inhibiteurs de la coagulation semblent rares de même que les anomalies acquises (syndrome des anticorps anti-phospholipides). Néanmoins, peu d’études ont été réalisées. Une diminution des facteurs anticoagulants tels que la protéine C ou S et l’antithrombine 3 est difficile à interpréter mais semble plus souvent acquise et secondaire à la thrombose que primitive [68-70].

La grande majorité des maladies vasculaires du foie sont primitives ou congénitales. Les maladies les plus fréquentes bien que rares (tableau 3) sont en ordre décroissant :

  • Les fistules porto-caves ou porto-sushépatiques congénitales d’origine malformative, parfois associées à d’autres malformations vasculaires cardiaques, hétérotaxie, polysplénie… [71, 72].
  • La thrombose porte extrahépatique avec développement d’un cavernome dont la cause la plus fréquente est un cathétérisme veineux ombilical en période néonatale. Dans cette situation, le risque de thrombose porte est majoré par le mauvais positionnement du cathéter en sous-hépatique, la réalisation d’une transfusion de culot globulaire ou la perfusion d’une solution hypertonique via ce cathéter, et la survenue de complications infectieuses [68, 69, 74]. Aucune cause n’est identifiée dans environ 50 % des cas [75].
  • Les anomalies de la microcirculation hépatique (veinopathie portale oblitérante) dont les causes chez l’enfant sont : génétiques, avec notamment l’identification récente du gène FOPV (Familial Obliterative Portal Venopathy) à l’origine de formes familiales de transmission autosomique dominante [76], ou syndromiques (syndromes de Turner, Noonan, d’Adams Olliver (associé à des mutations du gène Notch1) et syndrome des télomères courts) [77-80]. Quelques observations ont également été rapportées chez l’enfant en cas de mucoviscidose [81].
  • Le syndrome d’obstruction sinusoïdale dont les causes toxiques ou médicamenteuses sont identiques à celles de l’adulte. Il existe cependant des formes rares de la maladie liées à des mutations du gène SP110 de transmission autosomique récessive et associées à un déficit immunitaire combiné T et B [82].
  • Le syndrome de Budd-Chiari qui est très rare chez l’enfant et qui impose la même enquête étiologique que chez l’adulte à la recherche d’un facteur favorisant prothrombotique, d’un syndrome myéloprolifératif (mutation JAK2 V617F) et d’une hémoglobinurie paroxystique nocturne, exceptionnelle chez l’enfant [69, 83, 84], et chez le jeune adolescent une maladie de Behçet.

Conclusion

L’identification d’un ou plusieurs facteurs étiologiques est cruciale car il permet lorsqu’il peut être traité d’améliorer le pronostic de l’atteinte hépatique et de limiter le risque de récidive ou d’extension de la thrombose [33, 58].

Maladies vasculaires de l’enfant Incidence estimée Cause ou facteurs prédisposants
Fistules porto-cave congénitale 1/30 000 – Malformative isolée ou malformations congénitales associées : hétérotaxie, cardiopathie congénitale, syndrome de polysplénie (avec ou sans atrésie des voies biliaires associée)
Obstruction porte (cavernome) 1,3/100 000 – Cause locale : cathétérisme veineux ombilical (30-40 % des cas) ; sepsis, omphalite– Malformations congénitales associées : 17-24 %– Anomalie de développement de la veine porte ?– Déficit constitutionnel en inhibiteurs de la coagulation rare– Splénectomie, chirurgie abdominale, pancréatite
Veinopathie portale oblitérante Pas de données épidémiologiques en pédiatrie – Génétique : récurrence familiale (FOVP, autres)– Anomalies de développement du système porte ?– Syndromique : Turner, Noonan, Adams Oliver, télomeres courts– Déficit constitutionnel en inhibiteurs de la coagulation rare
Syndrome d’obstruction sinusoïdale Pas de données épidémiologiques en pédiatrie1/2 500 dans la population libanaise – Toxiques et médicamenteux (chimiothérapie, immunosuppresseurs, conditionnement pré-greffe de moelle)– Génétique : associé à un déficit immunitaire combine T et B et (mutations du gène SP110) :
Syndrome de Budd Chiari Pas de données épidémiologiques en pédiatrie – Déficit constitutionnel en inhibiteurs de la coagulation– Syndrome myélorolifératif, hémoglobinurie paroxystique nocturne, maladie de Behçet– Cause locale ou malformative ?

Tableau 3

Facteurs de risque des maladies vasculaires du foie de l’enfant.

Recommandations chez l’adulte

  • En cas de syndrome de Budd-Chiari (SBC) ou thrombose de la veine porte (TVP) chercher les facteurs de risque locaux et systémiques figurant dans le tableau 1. L’identification d’un facteur de risque ne doit pas empêcher de chercher les autres (A1).
  • Adresser les malades atteints de SBC ou thrombose de la veine porte à un spécialiste des maladies thromboemboliques et de l’hémostase (A1).
  • Interpréter les anomalies des tests de coagulation à la lumière des modifications non spécifiques induites par les maladies du foie et de l’hypertension portale (A1).
  • Chercher la mutation JAK2 V617F chez tous les patients. (A1) Chercher un clone HPN chez tous les patients atteints de SBC (A1) et de TVP non associée à une cirrhose (B2).
  • Adresser les malades atteints de SBC ou thrombose de la veine porte à un hématologue et/ou à un interniste, y compris en l’absence d’anomalie de la NFS, ou de mutation JAK2 V617F (A1).
  • Contrôler sans délai les facteurs de risque corrigeables (B1).
  • Adapter la contraception et anticiper les questions posées par la grossesse (B2).
  • Discuter l’arrêt ou la poursuite de l’anticoagulation, en concertation pluridisciplinaire, en fonction du(des) facteur(s) de risque, du territoire et des comorbidités (B1).
  • Informer les patients de l’existence des associations de patients dès l’annonce du diagnostic.

 

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Maladies vasculaires du foie et médicaments

D. Larrey, L. Meunier

Service d’hépato-gastroentérologie, CHU Montpellier

Relecteurs :

D. Valla2, S. Hillaire3, D. Dutheil4, C. Bureau5, A. Plessier2

2 Service d’hépatologie, APHP, Hôpital Beaujon et centre de référence des maladies vasculaires du foie

3 Service de Gastro-entérologie hépatologie, Hôpital Foch, Paris

4 Association des malades des vaisseaux du foie (AMVF)

5 Service d’hépato-gastroentérologie, CHU Toulouse

 

Introduction

L’hépatotoxicité des xénobiotiques comprenant les médicaments, les plantes médicinales et les agents chimiques constitue un véritable défi pour les médecins, l’industrie pharmaceutique, les agences de santé et un problème majeur de santé publique [1-6]. Pour les médecins, le challenge est double : au niveau du diagnostic pour éviter que le patient ait une aggravation de sa maladie générée par un médicament et au niveau du remplacement du produit en cause pour assurer la prise en charge de la maladie concernée [1-6]. En dépit des progrès importants en toxicologie et malgré la qualité croissante des essais cliniques en matière de sécurité, la fréquence des hépatopathies médicamenteuses n’a pas diminué au cours des dernières années et constitue la principale cause de mortalité liée aux médicaments et de retrait du marché [5, 6]. Les lésions hépatiques induites par les xénobiotiques sont très variées [1-6]. En effet, toutes les cellules présentes dans le foie peuvent être atteintes. Ainsi, les xénobiotiques peuvent reproduire pratiquement l’ensemble de la pathologie hépatique [1-6]. Les maladies vasculaires du foie induites par les médicaments sont relativement méconnues car elles sont beaucoup moins fréquentes que les hépatites aiguës [1-6]. Tous les niveaux du système vasculaire du foie peuvent être atteints. En cas de thrombopénie ou d’anomalie des tests hépatiques dans un contexte d’exposition à des xénobiotiques, il faut évoquer une maladie vasculaire porto-sinusoïdale.

Ces lésions vasculaires impliquent non seulement plus de 1 300 médicaments classiques [1-6] mais aussi des plantes médicinales [7-9], des agents récréatifs [5] et des agents industriels [5, 10]. Tout cas de maladie vasculaire du foie secondaire à l’exposition à ces agents doit être déclaré à la Pharmacovigilance. Les principaux agents responsables sont présentés ci-dessous.

Lésions de la veine porte et de ses branches

Une thrombose de la veine porte peut être observée après la prise de contraceptifs oraux par œstroprogestatifs (CO) ou les dérivés arsenicaux [2, 11, 12]. Cependant, plusieurs études montrent une prévalence de CO non différente par rapport à une population contrôle [13]. Les OR étaient de 3.3 en cas de thrombose des membres inférieurs vs. 0,8 en cas de thrombose porte. Il semble donc difficile d’imputer la CO comme un risque fort de thrombose porte, même s’il est recommandé de les interrompre au moment du diagnostic [13].

Lésions de l’artère hépatique et de ses branches

Les contraceptifs oraux peuvent induire une hyperplasie de l’intima de l’artère hépatique [2, 11, 12]. Cette lésion non spécifique à cette artère est généralement asymptomatique. Elle peut être associée à une obstruction des grosses et/ou des petites veines sus-hépatiques [12].

Une angéite nécrosante de l’artère hépatique a été observée chez des toxicomanes prenant de la méthamphétamine. La responsabilité du médicament n’est pas définitivement établie [2, 5, 12].

Fibrose périsinusoïdale

La fibrose périsinusoïdale résulte de l’accumulation dans l’espace de Disse, de fibres de collagène synthétisées normalement par les hépatocytes, les cellules périsinusoïdales et les cellules endothéliales. Habituellement, la fibrose périsinusoïdale est associée à une fibrose portale et périportale [2, 12]. Les lésions sont asymptomatiques ou se manifestent par une hépatomégalie et/ou une hypertension portale [2, 11, 12]. Les médicaments ou produits chimiques responsables de cette lésion sont indiqués dans le tableau 1. L’administration prolongée de vitamine A est la principale cause iatrogène de fibrose périsinusoïdale [2, 5, 7]. Cette lésion est alors associée à une hyperplasie des cellules périsinusoïdales et parfois à une dilatation sinusoïdale [2, 7]. Une concentration élevée de vitamine A peut être retrouvée dans le tissu hépatique [2, 7]. Une hyperplasie des cellules de périsinusoïdales a également été observée dans la fibrose périsinusoïdale due au méthotréxate [2, 11].

Dilatation sinusoïdale

Cette lésion est caractérisée par une dilatation des sinusoïdes en l’absence d’obstruction des vaisseaux efférents du foie [2, 11, 12]. Sa cause principale est la prise de contraceptifs oraux [2, 5, 7, 12]. Elle prédomine alors dans la région périportale. Cette lésion est souvent asymptomatique. Elle peut cependant entraîner une fièvre et une hépatomégalie, des douleurs de l’hypochondre droit qui peuvent être confondues avec celles d’une cholécystite aiguë [2, 11, 12]. Les tests hépatiques sont normaux ou modérément perturbés. La dilatation sinusoïdale a également été rapportée après l’administration d’azathioprine [2, 5] et d’acide chénodesoxycholique [12]. Cependant, ces lésions sont également présentes au cours de pathologies dysimmunitaires, comme les maladies inflammatoires intestinales, en l’absence d’azathioprine. Il peut être difficile de faire la part des choses entre l’imputabilité de la maladie causale, et celle de la toxicité du médicament. La relation chronologique avec la prise de l’azathioprine et l’amélioration après interruption du médicament aide l’imputabilité.

Péliose

La péliose est caractérisée par l’existence de cavités intralobulaires remplies de sang, distribuées au hasard dans le parenchyme hépatique, sans prédominance zonale [2, 11, 12]. Quand les lésions sont modérées, la maladie est souvent asymptomatique. Quand elles sont marquées, elles peuvent se manifester par une hépatomégalie, des signes d’hypertension portale, ou d’insuffisance hépatocellulaire, un ictère, voire un hémopéritoine [2, 11, 12]. Les principaux médicaments ou agents chimiques responsables de péliose sont les stéroïdes androgéniques et anabolisants [1-6], l’azathioprine [5], le chlorure de vinyle et les dérivés arsenicaux [5, 7, 10] (tableaux 1, 2, 3 et 5).

Obstruction des petites veines sus-hépatiques : syndrome d’obstruction sinusoïdale

Ce syndrome, anciennement appelé « maladie veino-occlusive », est caractérisée par une perte de l’intégrité de la paroi sinusoïdale induisant une obstruction congestive sinusoïdale. Il s’y associe une dilatation sinusoïdale et une atrophie et/ou une nécrose des hépatocytes dans la région centrolobulaire [2, 11]. On distingue trois formes cliniques : une forme aiguë caractérisée par des douleurs abdominales aiguës et une ascite, et évoluant vers la guérison, ou bien vers une insuffisance hépatocellulaire mortelle ; une forme subaiguë résultant d’une guérison incomplète ; une forme chronique cliniquement similaire à une cirrhose [2, 11, 12]. Il est principalement décrit après l’ingestion de plantes médicinales, en particulier les dérivées comprenant des alcaloïdes de la pyrrolizidine [7-9]. Les principales plantes impliquées appartiennent aux espèces Crotalaria, Senecio et Heliotroprium et dans diverses préparations médicinales chinoises [7-9] dont celles contenant Gynarum segetum [8, 9]. Pour cette plante, un test diagnostique a été mis au point [9]. Le syndrome d’obstruction sinusoïdale est aussi observé due à la radiothérapie et à la chimiothérapie pour greffe de moelle [11, 12]. Il est également observé en l’absence de toute radiothérapie avec certains médicaments, en particulier avec les thiopurines (azathioprine, 6-mercaptopurine, 6-thioguanine), l’uréthane, la mitomycine, le BCNU et l‘indicine N-oxyde [2, 5] (tableau 1).

Thrombose des grosses veines sus-hépatiques : syndrome de Budd-Chiari (SBC)

La prise de contraceptifs oraux et plus particulièrement d’œstrogènes double le risque de développer un SBC [2, 11]. Il semble que les contraceptifs oraux agissent principalement en exacerbant le risque de thrombose chez les sujets ayant une autre maladie thrombogène, en particulier un syndrome myéloprolifératif latent [11]. Le syndrome de Budd-Chiari a également été attribué à l’administration de certains médicaments anti-néoplasiques [2, 5, 11, 12] (tableau 1).

Maladie porto-sinusoïdale : veinopathie portale oblitérante/sclérose hépatoportale/hyperplasie nodulaire régénérative

Elle se manifeste essentiellement par une hypertension portale. Divers médicaments ou agents chimiques responsables de fibrose périsinusoïdale ont été incriminés dans la sclérose hépatoportale [11] (tableau 1).

L’hyperplasie nodulaire régénérative est caractérisée par des nodules de petites tailles faits d’hépatocytes, distribués dans tout le foie, en l’absence ou avec une fibrose minime. Cette lésion se manifeste essentiellement par une hypertension portale et pourrait être due à une vascularisation hétérogène du foie [2, 11]. L’hyperplasie nodulaire régénérative peut être associée à une péliose [2]. Elle a été observée après l’administration de certains médicaments, en particulier l’azathioprine (tableau 3) et les autres thiopurines (tableau 4, tableau 1).

Mécanismes

Plusieurs de ces maladies vasculaires sont dues à des médicaments ou des agents chimiques similaires. Pour certaines, il a été démontré que les lésions des cellules endothéliales étaient dues la formation de métabolites toxiques. Cela est bien illustré pour l’azathioprine [2] (tableau 3) et les autres thiopurines [2] ainsi que pour les plantes comprenant des alcaloïdes de la pyrrolizidine [2, 5]. Il n’y a pas d’intérêt en pratique à doser les métabolites de l’azathioprine, aucune corrélation entre hépatotoxicité et déficit en thiopurine méthyl transférase (TPMT) n’a été démontrée.

Recommandations

  • Devant une maladie vasculaire du foie, chercher une consommation de plantes, médicaments ou une exposition à des toxiques (A1), en particulier listés dans le tableau 1.
  • La contraception orale par œstroprogestatifs est déconseillée au cours des maladies vasculaires du foie.
  • Évoquer une maladie vasculaire porto-sinusoïdale en cas de thrombopénie ou d’anomalie des tests hépatiques, en cas d’exposition à des médicaments ou plantes ou toxiques.
  • Déclarer à la Pharmacovigilance tout cas de maladie vasculaire du foie secondaire à l’exposition à des médicaments, des plantes ou des toxiques.
Lésions de la veine porte et de ses branches
Thrombose de la veine porte
– Contraceptifs oraux par œstroprogestatifs
– Dérivés arsenicaux**
Lésions des artères hépatiques et de leurs branches
Hyperplasie de l’intima
– Contraceptifs oraux
Angéite nécrosante
– Méthamphétamine**, cocaïne**
Fibrose péri-sinusoïdale
– Vitamine A
– Azathioprine
– 6-mercaptopurine
– Méthotréxate
– Dérivés arsenicaux
– Sulfate de cuivre
– Dioxyde de thorium
– Uréthane
Dilatation sinusoïdale
– Contraceptifs oraux
– Azathioprine
– Acide chénodésoxycholique**
Péliose
– Stéroïdes androgéniques et anabolisants
– Azathioprine
– Dérivés arsenicaux
– Dioxyde de thorium
– Contraceptifs oraux**
– Corticostéroïdes**
– Médroxyprogestérone**
– Tamoxifène**
– Sulfate d’estrone**
Obstruction des petites veines sus-hépatiques syndrome d’obstruction sinusoïdale
– Azathioprine
– 6-thioguanine
– 6-mercaptopurine
– Dacarbazine
– Uréthane
– Mitomycine**
– Adriamycine**
– Vincristine**
– Indicine N-oxyde**
– BCNU**
– Vitamine E intraveineuse**
– Progestatifs**
– Cystéamine
– Plantes contenant des alkaloïdes de la pyrrolizidine
– Diverses préparations médicinales chinoises contenant Gynarum segetum
Thrombose des grosses veines sus-hépatiques syndrome de Budd-Chiari
– Contraceptifs oraux par œstroprogestatifs
– Dacarbazíne
– Doxorubicine**
– Vincristine**
– Cyclophosphamide**
Maladie porto-sinusoïdale : sclérose hépatoportale/hyperplasie nodulaire régénérative
– Vitamine A
– Azathioprine
– Méthotréxate
– Dérivés arsenicaux
– Sulfate de cuivre
– Dioxyde de thorium
– Stéroïdes androgéniques et anabolisants
– Contraceptifs oraux
– Corticostéroïdes**
– Didanosine
– Azathioprine

** Médicaments pour lesquels la relation de cause à effet avec l’atteinte vasculaire n‘est pas clairement établie.

Tableau 1

Lésions vasculaires induites par les médicaments, les plantes médicinales et les agents industriels.

Revue de la littérature

Auteurs Année Nombre de patients Plantes (n) Histologie (n) Clinique (n)
Wang et al. [14] 2015 84 Tusanqi (84) Syndrome d’obstruction sinusoïdale Hépatomégalie, ascite, splénomégalie, hyperbilirubinémie
Lin et al. [15] 2011 51 Tusanqi (51) Syndrome d’obstruction sinusoïdale Ascite, hépatomégalie, décès (5), transplantation hépatique (2)
Gao et al. [16] 2012 5 Tusanqi (5) Syndrome d’obstruction sinusoïdale Ascite, hépatomégalie, ictère
Mohabbat et al. [17] etTandon et al. [18] 1976/ 1978 7 200 Senecio, Crotalaria (22,6 %) Anomalies vasculaires parmi les 21 échantillons hépatiques Hépatites
Kakar et al. [19] 2012 266 Alcaloïdes de la pyrrolizide (67) Maladie veino-occlusive Ascite

Tableau 2

Maladie vasculaire du foie et plantes médicinales.

Référence Année Nombre de patients Maladie (%) Traitements HNR (histologique) Clinique Incidence/prévalence HNR
Bouhnik et al. [20] 1996 157 MC : 100 % Azathioprine Mercatopurine Non précisé Non précisé 0,30 %
Dubinsky et al. [21] 2003 111 MC : 69 %RCUH : 27 % Azathioprine : 6Mercaptopurine : 85Les 2 : 10 16 Perturbations du bilan hépatique Thrombopénie  
Vernier-Massouille et al. [22] 2007 37 MC : 84 %RCUH : 16 % Azathioprine 37 Hypertension portale (31/37) Prévalence : 0,5 % à 5 ans et 1,25 % à 10 ans
Seksik et al. [23] 2011 1888 MC : 77,1 %RCUH : 19,4 % Azathioprine 15 Hypertension portale Incidence : 0,64 % à 5 ans et 1,28 % à 10 ans
Lopez- Martin et al. [24] 2011 377 MC : 55 %RCUH : 42 % Azathioprine ou Mercatopurine 1 Perturbations du bilan hépatiqueHypertension portale 0,3 %
Mesonero et al. [25] 2013 538 Non précisé Azathioprine 2 Perturbations du bilan hépatique Thrombopénie 1,11 %

Tableau 3

Maladie vasculaire du foie et azathioprine.

Référence Année Nombre de patients Traitements (n) Histologie (n) Clinique
Maida et al. [26] 2006 3 200 Didanosine ± stavudine Fibrose F3F4 (10/17) Hypertension portale non cirrhotique (9/17)
Mallet et al. [27] 2007 178 Didanosine Hyperplasie nodulaire régénérative (8) Hypertension portale non cirrhotique
Saifee et al. [28] 2008 11 Didanosine Hyperplasie nodulaire régénérative (10/11)Veinulopathie portale (5/11) Hypertension portale non cirrhotique
Chang et al. [29] 2009 8 Didanosine (7/8) – Pas d’hyperplasie nodulaire régénérative– Fibrose péri-sinusoïdale– Anomalie vasculaire veine porte Hypertension portale non cirrhotique, rupture de VO (5/8)
Mendizabal et al. [30] 2009 6 Didanosine (4/6) – Hyperplasie nodulaire régénérative (5/6)– Sclérose hépato-portale (4/6) Hypertension portale non cirrhotique, rupture de VO (5/6), TIPS (2/6)
Kovari et al. [31] 2009 90étude cas-contrôle Didanosine OR 3,4 – Hyperplasie nodulaire régénérative (1/15)– Dilatation sinusoïdale (1/15)– Fibrose péri-portale (10/15)– Fibrose péri-sinusoïdale (1/15) 15 patients avec hypertension portale non cirrhotique, 4 décès de complication hépatique
Cotte et al. [32] 2010 91étude cas-contrôle Didanosine stavudine OR 3,7 13 cas d’hyperplasie nodulaire régénérative Hypertension portale non cirrhotique (11/13)Thrombose portale (5/13)
Vispo et al. [33] 2010 2 600 Combinaison d’anti-rétroviraux Hyperplasie nodulaire régénérative (3/12)Sclérose hépato-portale (7/12) Hypertension portale non cirrhotique (12)
Cachay et al. [34] 2011 8 460 Didanosine Hyperplasie nodulaire régénérative (8/8) Hypertension portale non cirrhotique (8)
Scourfield et al. [35] 2011 17 Didanosine – Hyperplasie nodulaire régénérative (4/17)– Fibrose péri-portale (13/17) Hypertension portale non cirrhotique (17/17)

Tableau 4

Maladie vasculaire du foie et didanosine.

Auteurs Année Nombre de patients Traitements (n) Histologie (n) Clinique (n)
Rubbia Brandt et al. [36] 2004 153 Oxaliplatine (43) Dilatations sinusoïdales, fibrose péri-sinusoïdale et veino-occlusive (44/87 post-chimiothérapie, 34/43 post-oxaliplatine) Non analysé
Aloia et al. [37] 2006 92 Oxaliplatine Lésions vasculaires 28 dont 2 hyperplasies nodulaires régénératives, 18 nécroses centrolobulaires, 16 pélioses et 10 lésions sinusoïdales Plus de transfusion, de reprise opératoire et augmente la durée hospitalisation pour oxaliplatine
Kandutsch et al. [38] 2008 50 Oxaliplatine néoadjuvant (Folfox4 ou Xelox) Dilatation sinusoïdale (11/50) Pas d’augmentation de la morbidité post-opératoire
Mehta et al. [39] 2008 173 Oxaliplatine (70) Dilatation sinusoïdale associée à oxaliplatine : 43 (52,8 %) Plus de transfusion (34 %) et complications biliaires (16 %) pour les patients avec oxaliplatine
Nakano et al. [40] 2008 90 Oxaliplatine (62) Lésions sinusoïdales (32/62 post-oxaliplatine vs. 6/28) Augmente mortalité et durée d’hospitalisation
Rubbia Brandt et al. [41] 2010 274 Oxaliplatine ± bévacizumab Syndrome d’obstruction sinusoïdale (54 %), péliose (10,6 %), hyperplasie nodulaire régénérative (24,5 %), fibrose péri-sinusoïdale (47 %) Non analysé
Ryan et al. [42] 2010 349 Oxaliplatine (30) 117 lésions vasculaires, association significative avec oxaliplatine Non analysé
Wicherts et al. [43] 2011 208 Oxaliplatine ± bévacizumab ± LV, 5-FU (56) Syndrome obstruction sinusoïdal (11/16 avec oxaliplatine), péliose (13), hyperplasie nodulaire régénérative (8), Pas de complication post-résection hépatique de métastases de cancer colorectal

Tableau 5

Maladie vasculaire du foie et oxaliplatine.

 

Références

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