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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Maladies inflammatoires chroniques intestinales et cancers digestifs Volume 26, numéro 1, Janvier 2019

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

  • Figure 6
Auteurs
1 Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, Pôle des Pathologies Digestives, Hépatiques et de la Transplantation, Service d’Hépato-Gastroentérologie et d’Assistance Nutritive, 67098 Strasbourg Cedex
2 Unité INSERM U1113 IRFAC (Interface de Recherche Fondamentale et Appliquée en Cancérologie), Université de Strasbourg, Faculté de Médecine, 3 avenue Molière, 67200 Strasbourg
* Correspondance

Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) sont associées à un risque accru de cancer colorectal (CCR), d’adénocarcinome de l’intestin grêle, de cancer du réservoir iléal après coloproctectomie totale avec anastomose iléo-anale, de cancer du canal anal et de cholangiocarcinome.

Le risque de CCR est majoré pour la rectocolite hémorragique (RCH) étendue au-delà de l’angle gauche et pour la maladie de Crohn de localisation pancolique (ou touchant au moins un tiers de la muqueuse colique). Les autres facteurs de risque de CCR associés aux MICI sont la durée d’évolution de la maladie (et donc un jeune âge au diagnostic), l’association à une cholangite sclérosante primitive, les antécédents familiaux de CCR, et la sévérité de l’inflammation intestinale. Un rythme de surveillance a été défini selon les facteurs de risque de chaque patient pour un dépistage optimal de la dysplasie colique et du CCR. Selon que les patients sont à haut risque, risque intermédiaire ou faible risque, la coloscopie avec chromoendoscopie et biopsies ciblées sera réalisée soit tous les ans, tous les deux à trois ans ou encore tous les cinq ans.

En cas de maladie de Crohn de l’intestin grêle, le risque d’adénocarcinome de l’intestin grêle est majoré par rapport à la population générale. Celui-ci doit être suspecté lors de la recrudescence de la symptomatologie digestive après une longue période de quiescence ou lors d’une occlusion digestive réfractaire au traitement médical conventionnel. Il n’existe actuellement pas de recommandation concernant le dépistage de l’adénocarcinome du grêle.

Après coloproctectomie totale et anastomose iléo-anale, il existe un risque résiduel de cancer du réservoir. Une surveillance endoscopique annuelle du réservoir avec biopsies doit être envisagée.

Le risque de cancer anal est accru en cas d’atteinte ano-périnéale de la maladie de Crohn. Une surveillance annuelle est recommandée, notamment en cas de sténose anale.

Les patients présentant une MICI associée à une cholangite sclérosante primitive sont à haut risque de cholangiocarcinome mais aussi de CCR chez ceux ayant une maladie colique. Les modalités de surveillance ne sont pas encore définitivement établies mais un suivi annuel par échographie hépatique ou cholangiopancréatographie-IRM et dosage du Ca 19.9 est proposé.

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