Hépato-Gastro & Oncologie Digestive
MENUAnticoagulants oraux directs et risque hémorragique digestif : prise en charge et prévention Volume 23, numéro 7, Septembre 2016
- Mots-clés : anticoagulant direct, hémorragie digestive, recommandations
- DOI : 10.1684/hpg.2016.1314
- Page(s) : 595-603
- Année de parution : 2016
La mise à disposition des anticoagulants oraux directs (AOD) est une avancée thérapeutique importante dans la prise en charge de la fibrillation atriale (FA) et de la maladie veineuse thromboembolique (MVTE). Les AOD, anti-IIa pour le dabigatran et anti-Xa pour le rivaroxaban, l’apixaban et l’edoxaban, ont en commun d’avoir un délai et une durée d’action courts. En routine, aucun test d’hémostase n’est nécessaire à la surveillance d’un traitement par AOD. Ces thérapeutiques sont associées à un risque possiblement accru d’hémorragie digestive vs. les antivitamines K(RR 1,25). En cas d’hémorragie digestive, le traitement par AOD doit être interrompu, l’heure de la dernière prise notée et la fonction rénale évaluée. Le temps en « période hypocoagulée » est, en l’absence d’insuffisance rénale, de l’ordre de 24 h après la dernière prise d’AOD. L’arrivée des antidotes, l’idarucizumab pour le dabigatran et l’andexanet pour le rivaroxaban, l’apixaban et l’edoxaban facilitera la gestion des situations d’urgence les plus sévères. En cas d’intervention programmée, la nécessité d’arrêter l’AOD dépend du geste envisagé et de son risque hémorragique ainsi que de la fonction rénale du patient. La réalisation d’un geste endoscopique thérapeutique sous traitement par AOD nécessite un renforcement des stratégies d’hémostase locale. La décision de reprise du traitement après une hémorragie ou après un geste à risque dépend du risque thrombotique, du risque hémorragique et du geste qui a été effectué. Les alternatives à la reprise de l’AOD doivent alors être discutées avec le cardiologue.