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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Adénocarcinome du pancréas : quelles tumeurs opérer et quand ? Volume 23, numéro 9, Novembre 2016

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2
Auteurs
1 CHU de Rennes, service de chirurgie hépatobiliaire et digestive, F-35033 Rennes, France
2 Université Rennes 1, Faculté de médecine, F-35043 Rennes, France
3 INRA, UR1341 ADNC, St Gilles, France
4 INSERM, U991, Foie métabolismes et cancer, F-35033 Rennes, France
5 INSERM, U1414, Centre d’investigation Clinique, F-35033 Rennes, France
* Tirés à part

Le pronostic de l’adénocarcinome canalaire du pancréas (PDAC) reste très sombre malgré les progrès réalisés au niveau de la standardisation des résections et des traitements périopératoires. Seule une chirurgie carcinologique (R0 avec notamment plus de 1 mm de marge sur la lame rétro-porte) dont les suites postopératoires n’entravent pas l’administration d’une chimiothérapie adjuvante à 8 semaines, permet d’offrir aux patients les meilleures chances de survie. Le taux de résection avec des marges insuffisantes étant très élevé (70 %), la place de la chirurgie première, même pour les tumeurs considérées résécables d’emblée, peut être remise en question. Seul un bilan d’imagerie exhaustif montrant l’absence d’atteinte veineuse ou artérielle et l’absence de localisation secondaire permet de considérer la tumeur comme opérable d’emblée. Les difficultés sont plus au niveau de la stratégie à adopter chez les patients présentant une lésion « borderline » ou « localement avancée potentiellement résécable ». En effet, dans le premier cas, un traitement néoadjuvant doit être systématiquement discuté et, dans le second, une prise en charge agressive avec un traitement néoadjuvant (chimiothérapie puis radiothérapie) permet pour certains patients d’arriver à une chirurgie à visée curative avec des marges saines. Toute la difficulté réside dans l’identification de ces patients avec tumeur localement avancée, peut-être un jour résécable, dont le parcours thérapeutique dépend beaucoup de l’expertise de l’équipe les prenant en charge. Cette mini-revue a pour but de discuter les différentes stratégies de prise en charge des tumeurs opérables d’emblée ou localement avanceés et peut-être un jour résécables et ainsi redéfinir la place de la chirurgie au sein de l’arsenal thérapeutique des PDAC non métastatiques.