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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Omission de traitement chez la personne âgée : quelle définition pour quels enjeux ? Volume 10, numéro 2, Juin 2012

Auteurs
Service de post-urgence gériatrique, Gérontopôle, CHU de Toulouse, Hôpital de Jour, Hôpital Bretonneau Paris, Inserm U558, Toulouse

Plusieurs modes de prescriptions non optimales ont été définis chez la personne âgée, dont l’omission de traitement, qui correspond à l’absence d’instauration d’un traitement dans une indication dans laquelle il a fait la preuve de son efficacité. Afin de proposer une définition précise et efficiente de l’omission de prescription, une discussion préalable sur la méthode d’évaluation de la balance bénéfice/risque des médicaments dans cette population est nécessaire. Notre travail s’est basé sur une revue de la littérature sur le thème des prescriptions inappropriées. Nous constatons quelques obstacles majeurs pour démontrer le bénéfice et plus encore le risque des médicaments avec un niveau de preuve satisfaisant. Le bénéfice potentiel des médicaments semble être mal évalué, aussi bien avant qu’après la mise sur le marché. Les essais cliniques, au même titre que la pharmacovigilance, délivrent également peu d’informations pertinentes sur le risque dans cette population âgée. L’omission de prescription implique un jugement critique sur l’acte de prescription. Sa définition devrait donc être validée scientifiquement et correspondre à une perte de chance pour le patient. Une approche trop superficielle pourrait paradoxalement aboutir à l’accumulation de médicaments inutiles, source potentielle d’effets indésirables.