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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Influence des événements stressants sur la sévérité de la plainte mnésique chez des sujets cognitivement normaux âgés de 25 à 85 ans Volume 10, numéro 2, Juin 2012

Auteurs
Laboratoire EA 25-06 Santé-Environment-Vieillissement, Université de Versailles Saint-Quentin, Hôpital Sainte Périne, Centre de gérontologie, Paris, EA 4556. Laboratoire Epsilon “Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé”, Université Paul Valéry, Montpellier 3, Fédération de neurologie, Département de pharmacologie, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, 10 rue Royale, 75008 Paris

La relation entre la plainte mnésique et événements stressants (ES) a été peu explorée. Dans les années 1980, Broadbent et al. (1982) avaient suggéré que les difficultés cognitives subjectives représentaient un élément de vulnérabilité vis-à-vis des stress psychosociaux, distinct de l’anxiété et du type de personnalité. Dans cette perspective, nous avons examiné les relations entre l’intensité de la plainte mnésique et la présence ou non d’ES chez 260 sujets cognitivement normaux, âgés de 25 à 85 ans et examinés au cours d’une même année dans le cadre d’une Consultation Mémoire. Le recueil des ES a été effectué en demandant au sujet s’il considérait avoir vécu un ou plusieurs événements ayant retenti de façon négative sur sa santé physique ou psychique dans les 12 mois précédant la consultation. Les résultats de cette étude montrent qu’il n’existait pas de relation directe entre l’intensité de la plainte mnésique et la survenue d’ES au cours de l’année précédente. Les sujets présentant des ES présentaient toutefois une plus grande sévérité des plaintes mnésiques, mais également des scores plus élevés aux échelles de dépression et d’anxiété et des scores inférieurs à l’échelle de bien-être. Cette étude nous paraît conforter l’idée que la plainte mnésique témoigne d’une vulnérabilité psychologique qui impliquerait une diminution de l’estime de soi et du sentiment d’identité.