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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Incidence de la dépression après un accident vasculaire cérébral à Parakou en 2014 Volume 17, numéro 1, Mars 2019

Auteurs
1 Unité d’enseignement et de recherche de neurologie, Faculté de médecine, Université de Parakou, Parakou, Bénin
2 Service de neurologie, CHU Parakou, Bénin
3 Unité d’enseignement et de recherche de neurologie, FSS Université d’Abomey-Calavi, Bénin
* Tirés à part

La dépression représente la complication psychiatrique la plus fréquente après un accident vasculaire cérébral (AVC). En Afrique sub-saharienne, la plupart des études rapportent la prévalence de la dépression après un AVC, mais il n’existe à notre connaissance aucune donnée sur son incidence que nous proposons d’étudier. L’objectif de cette étude était d’estimer l’incidence de la dépression chez les patients victimes d’AVC à Parakou. Il s’agit d’une étude de type cohorte dynamique ayant inclus 203 patients victimes d’AVC et hospitalisés dans le service de neurologie du CHU de Parakou, Bénin. Les patients suivis pour une dépression avant la survenue de l’AVC étaient exclus du suivi. Les patients étaient suivis sur une période de 21 mois allant du 1er janvier 2013 au 30 septembre 2014. La dépression était définie selon les critères du DSM-IV (Diagnostic and statistical manual of mental disorders; fourth edition). Ils étaient âgés de 18 à 99 ans avec une moyenne de 58,4 ans ± 14,2 ans. Le délai moyen de consultation après l’installation des symptômes était de 54,3 h (+/- 112,9 h). Les AVC ischémiques représentaient 45,8 %, les hémorragiques 31 % et 23,2 % d’indéterminés (n’ayant pas eu d’imagerie cérébrale). L’incidence cumulée de la dépression était de 30. La densité d’incidence de la dépression était de 18,5 pour 100 personnes-années. Les facteurs associés à la survenue de la dépression étaient l’état de conscience à l’admission (score de Glasgow élevé), la sévérité du déficit initial (score NIHSS élevé), le handicap fonctionnel (score de Barthel bas) et l’existence d’un antécédent de diabète. L’incidence de la dépression après un AVC reste très élevée dans notre contexte et devrait être recherchée systématiquement chez toute personne victime d’AVC. La prise en compte des facteurs associés dans les stratégies de prise en charge pourrait permettre de réduire sa charge globale.