JLE

Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

MENU

Émotions ressenties chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique Volume 16, numéro 4, Décembre 2018

Auteurs
1 Laboratoire de psychopathologie et processus de santé - EA 4057, Sorbonne-Paris-Cité, Université Paris-Descartes, Paris, France
2 Département de neurologie, Centre référent SLA, AP-HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France
3 Département de neurophysiologie clinique, AP-HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France
4 Département de neurologie, CHU, Hôpital Dupuytren, Limoges, France
5 Département de la recherche clinique et du développement, AP-HP, Hôpital Saint-Louis, Paris, France
6 CNRS, Inserm, Laboratoire d’imagerie biomédicale (LIB), Sorbonne Universités, UPMC Université Paris 06, Paris, France
7 CNRS, Inserm, Laboratoire d’imagerie biomédicale (LIB), CIC-1422, Sorbonne Universités, UPMC Université Paris 06, Paris, France
8 Inserm U 1127, CNRS UMR 7225, Sorbonne Universités, UPMC Université Paris 06, UMR S 1127, Institut du cerveau et de la moelle épinière, ICM, Paris, France
* Tirés à part

Objectif. Évaluer le ressenti émotionnel de patients atteints de sclérose latérale amyotrophique en fonction de la présence d’une apathie et de la symptomatologie anxio-dépressive. Méthode. Cent cinquante-deux patients ont participé à une évaluation neuropsychologique et répondu aux auto-questionnaires : EPN-31 (Pélissolo et al., 2007) estimant la fréquence avec laquelle le patient a ressenti chacune des 31 émotions proposées, HADS (Razavi et al., 1989) évaluant l’intensité des symptômes anxieux et dépressifs, et l’échelle d’apathie de Marin (1991). Résultats. Les patients atteints de SLA ressentaient en moyenne davantage d’émotions négatives que positives. Les patients apathiques et anxieux (42 %) présentaient un score significativement plus élevé aux émotions négatives, et à ses composantes (tristesse, honte et colère) comparativement aux patients non apathiques et anxieux. De plus, l’apathie était corrélée négativement avec la durée de survie. Conclusion. Les patients apathiques étaient capables de nommer et ressentir des émotions positives et négatives, mais ressentaient davantage d’émotions négatives que les patients non apathiques lorsqu’ils étaient anxieux. Une meilleure compréhension du ressenti émotionnel des patients qu’ils soient apathiques ou non permettra de personnaliser au mieux leur prise en charge.