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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Document de consensus pour la prise en charge des sujets âgés avec pacemaker et défibrillateur Groupe de rythmologie et de stimulation cardiaque de la Société française de cardiologie et Société française de gériatrie et gérontologie Volume 14, numéro 3, Septembre 2016

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteurs
1 CHU Trousseau et Université François Rabelais, Tours, France
2 Clinique Ambroise Paré, Neuilly-sur-Seine, France
3 CHU de Rouen, Rouen, France
4 Institut Lorrain du cœur et des vaisseaux, CHU Nancy, France
5 CHU Haut Lévêque, Bordeaux, France
6 Clinique Pasteur, Toulouse, France
7 CHU Michallon Grenoble, France
8 CHU La Timone, Marseille, France
9 Centre hospitalier, Blois, France
10 Nouvelles cliniques nantaises, Nantes, France
11 Hôpital privé de Parly 2, Le Chesnay, France
12 CHRU Lille, Lille, France
13 Brest University Hospital, Brest, France
14 CHU Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier, France
15 CHU Pontchaillou, Rennes, France
16 Centre hospitalier, Aix-en-Provence, France
17 Centre Cardiologique du Nord, Paris, France
18 Hôpital Broca, Paris, France
* Tirés à part
a senior coauthors

Malgré le taux de plus en plus élevé d’implantation de pacemaker (PM) ou de défibrillateur automatique implantable (DAI) chez les patients âgés, l’efficacité clinique et le rapport coût/efficacité des prothèses électriques dans cette population restent discutés. Nous discutons ici les données concernant l’applicabilité, la sécurité et l’efficacité de la stimulation conventionnelle, du DAI et de la resynchronisation cardiaque chez les patients âgés. Le risque péri-procédural peut être légèrement plus élevé chez les personnes âgées, mais l’implantation de PM ou de DAI se fait avec une relative sécurité pour ces patients. Chez les patients âgés avec maladie sinusale, le consensus est que la stimulation double chambre, ainsi que la programmation d’un algorithme pour réduire au minimum la stimulation ventriculaire est préférable. Pour les patients très âgés avec bloc atrioventriculaire intermittent ou suspecté, la stimulation VVI peut être appropriée. Concernant les arythmies ventriculaires potentiellement mortelles, l’efficacité du traitement par DAI est comparable chez les personnes âgées et les sujets plus jeunes. Toutefois, l’hypothèse d’un bénéfice du DAI dans la population âgée est discutable, car le bénéfice sur la mort arythmique peut être atténué par une mortalité totale ou non rythmique supérieure. Alors que septuagénaires et octogénaires ont des taux annuels plus élevés de mortalité totale, le traitement par DAI peut rester efficace chez certains patients à haut risque de décès par arythmie et avec des comorbidités limitées malgré l’âge avancé. L’implantation de DAI chez les personnes âgées peut avoir un rapport coût/efficacité défavorable à l’échelle de la population totale, mais la procédure est économiquement rentable si l’on considère les patients avec une espérance de vie d’au moins 5-7 ans après l’implantation. Les patients âgés ont habituellement une amélioration fonctionnelle significative après resynchronisation cardiaque par stimulation biventriculaire, similaire à celle observée chez les patients d’âge moyen. La prise en charge des non répondeurs à la resynchronisation reste globalement la même, avec une approche moins agressive pour les ré-interventions (repositionnement de sonde VG, ajout de sonde VD ou VG, ou stimulation endocardique VG). Au total, l’âge, les comorbidités et l’évaluation gériatrique sont les facteurs décisifs lors de prise de décision pour l’implantation d’une prothèse cardiaque électrique pour améliorer la survie et la qualité de vie des patients âgés.