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Environnement, Risques & Santé

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Relier mesures d’impact en population et inégalités sociales de santé. L’exemple des liens entre travail et cancer Volume 19, numéro 4, Juillet-Août 2020

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteurs
1 Institut national d’études démographiques (INED)
9, cours des humanités
F-93300 Aubervilliers
France
2 Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
Bâtiment recherche sud
5, cours des humanités
F-93300 Aubervilliers
France
3 Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO)
CNRS, INRA, Université Paris-Dauphine, PSL University
Place du Maréchal de Lattre de Tassigny
F-75016 Paris
France
* Tirés à part

Les fractions de risque attribuables en population (FRA) sont largement utilisées dans la prévention des cancers. Toutefois, peu de travaux semblent les avoir mobilisées comme outil de quantification des déterminants sociaux de la santé. À partir de l’exemple des cancers d’origine professionnelle, notre approche interdisciplinaire (épidémiologie-sociologie) s’appuie sur une revue de la littérature internationale, la conduite d’entretiens auprès de chercheurs en santé publique, et la ré-analyse d’une enquête cas-témoins conduite en population française. La part des cancers attribués au travail varie entre moins de 2 % et plus de 8 % selon les études. Tandis que nombre d’auteurs reconnaissent une concentration des expositions dans les groupes socio-professionnels moins qualifiés, cette dimension n’a jamais été explicitement prise en compte dans les estimations. Ce point aveugle est lié au manque de données, mais aussi à des mécanismes de « production d’ignorance » bien décrits en sociologie des sciences. Nos travaux empiriques illustrent la possibilité et l’utilité de prendre en compte les inégalités d’expositions professionnelles au cours de la vie dans la construction des mesures d’impact.