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Environnement, Risques & Santé

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De la science à la décision pour la santé environnementale Volume 19, numéro 3, Mai-Juin 2020

Auteurs
1 LRGP-UMR 7274 CNRS-UL
Université de Lorraine
1, rue Grandville
F54000 Nancy
France
2 Médecin retraitée
Présidente de la Société francophone de santé environnement
4, rue M. A. Lagroua Weill Hallé
75205 Paris cedex 13
France
3 Faculté de pharmacie
Université Paris-Saclay - UMR 8079 CNRS-AgroParisTech
5, rue Jean Baptiste Clément
92290 Chatenay-Malabry
France
* Tirés à part

Selon Jarrosson [1], quatre temps se distinguent généralement dans une décision : « L’alerte : un signal est donné qui amène à envisager des changements de comportement. L’instruction : il convient, avant de décider, de rassembler l’information disponible sur le sujet. Cette information peut se trouver à la lumière d’expériences antérieures ou actuelles. L’expert est une personne qui a, sur un domaine, accumulé plus d’expériences et plus d’informations que d’autres. Il permet d’accélérer l’instruction mais, par ailleurs, ayant plus d’expérience du sujet, il en tire un certain nombre d’opinions ou même de croyances auxquelles le décideur choisit d’adhérer ou non. L’acte de décider : il résulte de la convergence entre possibilité et volonté. La possibilité comporte un risque de défaut d’évaluation, et la volonté est subjective, mais le plus souvent contrainte par les circonstances. L’action : elle peut, et elle est le plus souvent, décidée par le décideur politique ou industriel. Elle sera secondairement évaluée, et on pourra alors juger de la justesse d’une décision ». Ce processus de décision est aujourd’hui critiqué parce que les scientifiques et/ou les « experts », comme les décideurs, ont du mal à convaincre sur (voire à définir) leurs places et rôles respectifs dans un monde en mutation profonde. Pourtant, dans nombre de cas, les données factuelles et objectives existent, justifiant de fait des décisions prises de protection de la santé, mais la chaîne de transmission, de compréhension ou d’intégration du mécanisme de décision n’est pas efficace et le doute, voire le refus, s’installent. Cette réflexion tente de montrer pourquoi et comment renforcer l’efficacité, voire la rapidité, dans les prises de décisions en santé environnementale.