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Environnement, Risques & Santé

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Caractérisation de l’exposition aux champs magnétiques basses fréquences dans la commune de Champlan Volume 8, numéro 3, Mai-Juin 2009

Auteurs
Afsset 253, avenue du Général Leclerc 94701 Maisons-Alfort France, Supélec 3, rue Joliot-Curie 91192 Gif-sur-Yvette France

Dans le cadre du programme d’études d’expositions environnementales à Champlan (Essonne) coordonné par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en 2006-2008, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a réalisé une étude de l’exposition aux champs magnétiques basses fréquences (BF). Cette commune située au sud de Paris est surplombée sur son flanc ouest par des lignes de transport d’électricité à très haute tension (THT), sources chez certains riverains d’inquiétudes quant à leurs éventuels impacts sanitaires. Ce projet, qui a nécessité la mise en place d’un laboratoire de mesure des champs magnétiques BF par l’École supérieure d’électricité, avait notamment pour but de montrer la faisabilité des mesures d’expositions individuelles aux champs. Dix-sept habitants volontaires de Champlan ont ainsi porté, pendant 24 heures, un appareil de mesure des champs magnétiques capable de discerner les sources d’exposition : lignes THT, appareils électroménagers, outils de bricolage, ou encore portiques de détection antivol… L’analyse des différents enregistrements recueillis fait ressortir une grande disparité d’exposition spatiale et temporelle. Les expositions moyennes pendant 24 heures des personnes résidant à moins de 100 m des lignes THT se situent dans une fourchette de 0,06 à 2 μT, en fonction des distances aux lignes et des habitudes de vie. Pour les personnes situées en dehors de la zone d’influence des lignes, leur exposition moyenne varie entre 0,01 et 0,2 μT. Cette étude montre qu’il est tout à fait réalisable de mesurer l’exposition individuelle de manière très précise au cours du temps, et de tracer ainsi des expositions relativement intenses mais brèves provenant par exemple d’appareils électroménagers, mais aussi des expositions issues des lignes THT, avec leurs variations quotidiennes liées au transport du courant. Ces outils méthodologiques sont extrêmement importants pour la définition de protocoles d’études épidémiologiques rigoureux.