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Bulletin du Cancer

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Traitements antitumoraux et complications thromboemboliques : thrombose et cancer Volume 93, numéro 2, Février 2006

Auteurs
Département de sénologie, Centre Oscar Lambret, 59020 Lille Cedex, Service d’onco-hématologie, Hôpital Saint Vincent-de-Paul, Bd de Belfort, BP 387, 59000 Lille

La survenue d’un événement thromboembolique est particulièrement fréquente en cours de maladie néoplasique, en raison des nombreux facteurs de risque associés à cette pathologie (chirurgie, immobilisation, accès veineux centraux, patients âgés) et de l’état d’hypercoagulabilité que celle-ci induit. Elle est associée à un plus mauvais pronostic, partiellement expliqué par le lien avec une pathologie métastatique d’emblée. Les différentes stratégies thérapeutiques du cancer sont revues sous l’angle de l’éventuel risque thrombotique induit. La chirurgie est la modalité thérapeutique la plus étudiée avec une sur-incidence nette liée au contexte néoplasique. Concernant les traitements systémiques, l’association de plusieurs traitements fait évoquer la possibilité d’une synergie avec une incidence observée jusqu’à 40 % pour certaines combinaisons. Les traitements anti-angiogéniques que sont les anti-récepteurs du VEGF, les anti-VEGF et le thalidomide sont également pourvoyeurs de thrombose. La prise en charge curative des thromboses a bénéficié d’études récentes spécifiques et permet de proposer un traitement par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) seule pendant 3 à 6 mois avec maintien de l’anticoagulation jusqu’à résolution de la pathologie tumorale. La prise en charge préventive n’est codifiée qu’en situation chirurgicale avec l’utilisation d’HBPM prolongée jusqu’à 4 semaines. L’utilisation systématique dans le cadre des traitements systémiques ne peut être retenue pour le moment.