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Bulletin du Cancer

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Traitement hormonal substitutif de la ménopause et cancer du sein Volume 85, numéro 12, Décembre 1998

Auteurs

Le traitement hormonal substitutif (THS) est proposé de plus en plus fréquemment aux femmes ménopausées afin d'améliorer leur qualité de vie et de diminuer les conséquences de la ménopause. Plusieurs études ont analysé le rôle de ce traitement et l'incidence du cancer du sein ; leurs résultats sont discordants. Nous avons sélectionné les articles publiés entre 1980 et 1997 qui ont étudié les conséquences du THS sur l'incidence du cancer du sein, dans le but d'analyser, à partir d'études hétérogènes, le risque de cancer du sein chez les femmes sous THS en fonction des différents facteurs de risque reconnus du cancer du sein. Le traitement hormonal substitutif accroît l'incidence du cancer du sein. Le risque augmente avec la durée de la prise de THS. Une dose faible d'œstrogènes (< 0,625 mg/j) semble suffisante pour obtenir une substitution efficace sans augmenter de façon majeure le risque de cancer du sein. Cependant, l'incidence revient identique à celles des patientes n'ayant pas eu de THS après l'arrêt du traitement. L'association œstro-progestative ne semble pas protectrice pour le cancer du sein comme elle l'est pour le cancer de l'endomètre. Le THS peut interagir de façon synergique avec certains facteurs : premières règles tardives, ménopause tardive et âge tardif à la naissance du premier enfant viable. Il n'augmente pas le risque de cancer du sein chez les femmes ayant un antécédent de maladie bénigne du sein (MBS), ayant des antécédents familiaux de cancer du sein ou nullipares. Après une ovariectomie bilatérale antérieure, la prise de THS ramènerait le risque de cancer du sein à celui des femmes ayant eu une ménopause naturelle et ne prenant pas de THS. La survie des patientes sous THS serait meilleure que celles des patientes ne prenant pas de THS du fait du diagnostic plus précoce et par la prévention des maladies cardiovasculaires que procure le THS.