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Bulletin du Cancer

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Télomérase et cancer : un authentique espoir thérapeutique ou un cul-de-sac ? Volume 87, numéro 4, Avril 2000

Auteur
IBMIG, 40, avenue du Recteur-Pineau, 86022, Poitiers.
  • Page(s) : 305-6
  • Année de parution : 2000

La télomérase a suscité, suscite et suscitera longtemps encore une grande effervescence dans la communauté des chercheurs en oncologie. Les raisons d’un tel engouement tiennent en quelques phrases. Toute cellule qui se divise duplique son ADN qui se réorganise au moment de former les chromosomes fils. Pour éviter que les extrémités de ces derniers puissent se ligaturer de manière anarchique, la nature a mis en place des structures terminales particulières, les télomères, qui sont composées de répétitions multiples d’une courte séquence d’ARN. La synthèse de ces télomères est catalysée par la télomérase, une transcriptase inverse qui copie la séquence en question à partir d’un segment d’ARN de la sous-unité qui lui est associée. Or, à chaque division, la cellule voit la taille (le nombre de séquences répétées) de ses télomères diminuer. Lorsqu’une taille minimale critique est atteinte, les cellules entrent en sénescence réplicative, autrement dit cessent de se diviser. Si elles continuaient de le faire, des anomalies chromosomiques peu compatibles avec une stabilité génétique apparaîtraient, qui feraient de ces cellules des compagnes dangereuses pour l’organisme car l’instabilité génétique, surtout si elle persiste, va de pair avec l’acquisition d’un phénotype malin.