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Bulletin du Cancer

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Le patient face aux choix thérapeutiques en cancérologie : vers une décision partagée ? Volume 88, numéro 4, Avril 2001

Auteurs
Centre Oscar-Lambret, 3, rue Frédéric-Combemale, BP 309, 59020 Lille Cedex.

Le processus de la décision médicale implique l’élaboration d’un choix parmi des alternatives. Qui choisit ? Le médecin ? Le patient ? Les deux ? C’est selon... Selon des particularités liées au patient et à sa tumeur, mais aussi selon des particularités liées au médecin et à sa façon d’aborder la médecine. De ce fait, il nous a paru opportun de rappeler les principes avant de décrire notre quotidien. L’idée sous-jacente est que le comportement du médecin, qui va déterminer la relation patient-médecin, dépend avant tout de sa « façon de voir les choses » qui est elle-même liée à son environnement, à sa culture et à ses habitudes. La première partie concerne donc les idées philosophiques, morales, les « modèles » de la relation médecin-malade, les textes législatifs. Dans la seconde partie, ces idées sont confrontées à la pratique : les enquêtes sur les besoins des patients, les obstacles à l’information et à la participation, les études sur les préférences des patients. L’analyse des auteurs est que l’évolution des mentalités se fait inéluctablement vers une décision médicale partagée tenant compte des préférences des patients. Cette évolution n’est pas seulement liée à des raisons éthiques, mais aussi à des raisons médicales, c’est-à-dire que la variabilité des préférences des personnes amène inévitablement à ajuster le traitement à l’individu, ce d’autant que les bénéfices escomptés sont faibles. Evidemment, cette décision médicale partagée dépend de la situation et de la demande du patient. Elle paraît d’autant plus facile au quotidien que les conséquences du traitement sont bien connues, que les risques sont faibles et les échéances lointaines. Dans le modèle paternaliste classique, le patient n’a pas à choisir puisque c’est le(s) médecin(s) qui décide(nt) du traitement. Dans le modèle idéal de la décision partagée, le cheminement vers la décision médicale se fait ensemble, médecin-malade, et, de ce fait, le patient n’est pas vraiment mis devant un choix thérapeutique et, en tout cas, il n’y est jamais seul.