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Bulletin du Cancer

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Expression de l’oncogène N-myc et mesure de l’ADN-ploïdie dans le neuroblastome : double marquage nucléaire pour analyse par cytométrie en flux Volume 84, numéro 3, Mars 1997

Auteurs
Laboratoire de radiobiologie (Pr F. Larra), centre Paul-Papin, 2, rue Moll, 49036 Angers Cedex, France.

L’amplification de l’oncogène N-myc et l’index de ploïdie ont fait la preuve de leur intérêt pronostique dans le neuroblastome. Le nombre de copies de N-myc obtenu par biologie moléculaire est désormais inclus comme élément décisionnel de chimiothérapie pour les formes localisées. L’amplification de l’oncogène N-myc conduit en général à l’hyperexpression de l’oncoprotéine qui agit au niveau nucléaire. Pour évaluer l’intérêt d’une mesure concomitante du contenu en ADN et de l’expression de l’oncoprotéine en routine, un double marquage a été pratiqué et mesuré par cytofluorimétrie. Les lignées cellulaires SK-N-SH et IGR-N-91 exprimant respectivement 1 et 60 copies de N-myc ont été utilisées à la mise au point de ce double marquage qui inclut une technique d’immunofluorescence indirecte et le traitement d’un témoin isotypique servant à fixer le seuil de fluorescence spécifique. Le calcul d’un index de fluorescence (IF) rend compte de l’intensité du marquage de l’oncoprotéine pour chaque groupe de cellules. Les cellules qui montrent une amplification de l’oncogène présentent un IF en moyenne 2,5 fois plus élevé que les cellules qui n’expriment que 1 copie. De plus, l’IF s’élève significativement lors de la phase exponentielle de croissance des cellules IGR-N-91, alors qu’il ne subit pas de variations lors de la croissance des cellules SK-N-SH. Il n’a pas été observé de différence significative dans l’intensité du marquage par l’anticorps anti-N-myc entre la lignée IGR-N-91, la lignée tumorale issue de sa xénogreffe et celle issue des métastases médullaires de la souris. En revanche, les cellules métastatiques dérivant du cœur présentent une augmentation de l’IF. L’application du double marquage à 10 neuroblastomes n’a montré un IF élevé que dans 1 cas amplifié en N-myc. Pour la moitié d’entre eux, une insuffisance du rendement cellulaire lors de la dissociation tissulaire et la présence de trop nombreux débris n’ont pas permis le calcul de l’IF, 2 facteurs qui limitent le développement en routine de cette technique.