JLE

Bulletin du Cancer

MENU

Etude de l'expression des gènes du mésothéliome humain par la technologie des puces à ADN Volume 88, numéro 3, Mars 2001

Auteurs
Laboratoire de cancérogenèse in vivo, Institut national de recherche et de sécurité, avenue de Bourgogne, BP 27, 54501 Vandœuvre-lès-Nancy.

Bien que son utilisation soit interdite dans la majorité des pays industrialisés, l'amiante pose à l'heure actuelle un problème de santé publique. Les fibres d'amiante sont mutagènes et cancérogènes, classées « cancérogène catégorie 1 (T, R45 : peut causer le cancer) » dans la 25e adaptation de la directive 67/548/CEE. En France, leur inhalation est responsable, chaque année, de nombreuses atteintes pulmonaires d'origine professionnelle : plaque pleurale, cancer broncho-pulmonaire et mésothéliome (tumeur maligne de la plèvre, tableau 30 des maladies professionnelles). Dans le but de mieux comprendre le processus de transformation cellulaire pleural, nous avons comparé l'expression de gènes de cellules mésothéliales humaines (lignée Met-5A) et de cellules de mésothéliome (lignée MSTO-211H). Pour ce faire, nous avons utilisé les puces à ADN : une macrocollection de 588 gènes et une microcollection de 6 969 gènes. Les résultats de ces deux techniques ont été comparés et l'expression de certains gènes a été confirmée par RT-PCR quantitative. La technique de microcollection nous a permis de classer les gènes connus en clusters enzymatique, de fonction et de processus métabolique en utilisant un logiciel bio-informatique (Gemtools™, Incyte), et ainsi de caractériser les phénotypes tumoral et normal. Finalement, la comparaison des deux lignées cellulaires nous amène à proposer un ensemble de marqueurs moléculaires du mésothéliome et de la plèvre, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le diagnostic, le pronostic et la thérapeutique.