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Bulletin du Cancer

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Détection des micrométastases et des cellules tumorales circulantes par les techniques de biologie moléculaire dans les tumeurs solides Volume 88, numéro 6, Juin 2001

Auteurs
Inserm U.509, Pathologie moléculaire des cancers, Institut Curie, 26, rue d'Ulm, 75248 Paris Cedex 05.

L'extension d'un cancer constitue un critère pronostique essentiel qui conditionne l'approche thérapeutique. L'observation de rechutes métastatiques, malgré un bilan d'extension négatif par des méthodes conventionnelles et un bon contrôle par un traitement locorégional, témoigne de la possibilité de dissémination de cellules tumorales occultes. Les améliorations récentes des techniques d'immunohistochimie et de biologie moléculaire permettent de détecter des cellules tumorales avec un gain considérable de sensibilité par rapport aux techniques conventionnelles dans les sites tels que ganglions, moelle osseuse ou sang. En biologie moléculaire, les marqueurs utilisés actuellement pour une recherche par PCR ou RT-PCR peuvent être classés en « tissu-spécifiques » et en « tumeur-spécifiques ». L'inconvénient du premier groupe de marqueurs est que la notion de spécificité tissulaire est souvent relative, d'où un taux de faux positifs élevé. Les marqueurs tumeur-spécifiques, tels que les gènes de fusion observés dans certains sarcomes, les mutations géniques ou la présence de génomes viraux, ne présentent pas ces désavantages, mais ils ne sont encore disponibles et facilement utilisables que pour de rares tumeurs. Cette revue détaille les techniques de biologie moléculaire utilisées pour la détection de cellules tumorales occultes ainsi que les données cliniques actuelles. Le grand nombre d'études publiées dans ce domaine montre la faisabilité de la détection de cellules tumorales occultes dans les sites cibles. Des études sur de plus grandes séries de patients, utilisant des techniques mieux standardisées, sont désormais nécessaires avant d'envisager une application adaptée à chaque patient.