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Bulletin du Cancer

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De la cytogénétique à la cytogénomique des tumeurs adipocytaires 2. Tumeurs adipocytaires malignes Volume 91, numéro 4, Avril 2004

Auteurs
* Laboratoire de génétique, Hôpital de l’Archet, CHU de Nice, 151, route de Saint‐Antoine‐de‐Ginestière, BP 3079, 06202 Nice cedex 3

Les tumeurs adipocytaires malignes, ou liposarcomes, sont les sarcomes les plus fréquents de l’adulte. Elles sont souvent source de difficultés diagnostiques pour les distinguer soit de tumeurs adipocytaires bénignes, soit d’autres types de sarcomes. Les liposarcomes bien différenciés et les liposarcomes myxoïdes ont été les mieux caractérisés sur le plan génétique. Les cellules de liposarcomes bien différenciés contiennent des chromosomes surnuméraires géants ou en anneau, de structure complexe, porteurs d’amplifications de différentes régions du génome et notamment, de façon constante, de la région 12q14‐15 incluant le gène MDM2. De plus, ces chromosomes présentent la particularité d’être dépourvus de séquences alpha‐satellites centromériques. La détection de l’amplification de MDM2 est une bonne aide au diagnostic différentiel par rapport aux lipomes. Les liposarcomes dédifférenciés présentent un profil d’amplification de MDM2 similaire à celui des liposarcomes bien différenciés et des études récentes sur biopuces d’ADN suggèrent que la présence d’une amplification associée de la région 6q23‐25 pourrait être un élément caractéristique. Les liposarcomes myxoïdes ainsi que les liposarcomes à cellules rondes sont associés à une translocation spécifique t(12;16)(q13;p11) entraînant la fusion du gène DDIT3 avec le gène FUS. Plus rarement, on observe une translocation variante t(12;22) avec une fusion EWS‐DDIT3. La génétique des liposarcomes pléiomorphes est encore mal connue. On observe des caryotypes complexes avec de nombreuses anomalies numériques et structurales, mais il n’a pas encore été mis en évidence de profil moléculaire spécifique. ▴