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Bulletin du Cancer

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Corpulence et pronostic du cancer du sein non métastatique de la femme : résultats d’une étude de cohorte observationnelle française Volume 96, numéro 5, mai 2009

Auteurs
Service de biostatistiques, Institut Curie, 26, rue d’Ulm, 75005 Paris, France, Inserm UMR 780, Université Paris-XI, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94807, Villejuif Cedex, France, Organisation mondiale de la santé (OMS, WHO), Lyon, France, Institut Curie, Breast Cancer Group (Groupe Sein), 26 rue d’Ulm, 75005 Paris, France

Objectif. Notre but était d’étudier la valeur pronostique de la corpulence dans le pronostic du cancer du sein non métastatique à partir d’une population de femmes françaises. Méthodes. Nous avons constitué une importante cohorte observationnelle de patientes prises en charge pour un premier cancer du sein unilatéral, non métastatique d’emblée. La corpulence était mesurée, au moment du diagnostic, à l’aide de l’indice de masse corporelle (IMC) en kilogramme par mètre carré. Les patientes étaient classées suivant les quatre principales catégories de l’IMC définies à partir des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Le risque de survenue de différents événements pronostiques était apprécié suivant les catégories de l’IMC. Nous avons utilisé des analyses de survie. Résultats. Il existait une augmentation significative du risque de décès et de récidive métastatique chez les patientes ayant un IMC au-delà de 25 kg/m 2 par rapport aux patientes ayant un IMC normal. D’après les analyses multivariées, l’augmentation de ce risque était modeste, de l’ordre de 10 à 20 %, selon le degré du surpoids. Les analyses univariées retrouvaient une augmentation de ce risque de 20 à 50 %. Comparativement aux patientes ayant un IMC normal, les patientes obèses (IMC ≥ 30 kg/m 2) présentaient une augmentation de 50 % du risque de survenue de seconds autres cancers. Les analyses relatives au risque de récidive controlatérale, ganglionnaire et locale étaient non significatives. Conclusions. Les patientes atteintes d’un cancer du sein présentent un plus mauvais pronostic dès le surpoids, tels qu’il est défini par l’IMC. Contrairement aux résultats de certaines études récentes, les patientes ayant une maigreur n’ont pas un plus mauvais pronostic que celles ayant un poids normal. L’excès de poids représente un facteur modifiable pour améliorer le pronostic des patientes atteintes d’un cancer du sein.